Digital learning : 5 conseils totalement bidons
Jérôme Bruet
ceo
procertif
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cegid talentsoft
Il en va ainsi du marché du Digital Learning, non encore mature, alternant les phases de ruptures technologiques et de recentrage pédagogique. Démêler effets de mode et tendances pérennes, conseils utiles… ou bidons : une action salutaire !

La pédagogique a souvent été le parent pauvre des 15 dernières années qui ont vu le projecteur braqué sur les avancées technologiques. Ces effets de mode technologique durent une à deux années, puis on revient aux fondamentaux pédagogiques qui permettent réellement de faire avancer le digital dans les entreprises. C’est pour cela qu’il est bon de connaître le "top des mauvais conseils" que vous avez pu ou pourriez entendre !

« La formation structurée, c'est has been ! »

Vous avez sans doute entendu dire que la formation structurée dans laquelle l’apprenant suit un parcours prédéfini, c’est fini, et qu’il faut maintenant construire des espaces dans lesquels il pioche selon ses besoins. Autrement dit, que le »push » (l’apprenant est guidé dans un parcours qui lui est imposé) a laissé la place au « Pull » (l’apprenant va chercher en just-in-time la ressource pédagogique qui répond à ses besoins). Sans aucun doute, le développement de la formation « pull » est nécessaire, il est d’ailleurs, pertinent d’y associer des approches communautaires qui permettent de co-construire le savoir quand la ressource formelle fait défaut. Mais cela ne doit pas faire opposition avec une pédagogie plus structurée qui répond à des objectifs pédagogiques définis à l’avance. Si le « Pull » répond à un besoin des individus dans le développement de leurs compétences, le « push » est en revanche le moyen le plus efficace pour faire de l’alignement stratégique de compétence au niveau corporate. Allier le « Push » et le « Pull » c’est se donner les moyens de répondre aux besoins de formation individuels et collectifs.

« Le web market, c’est ce qui compte le plus aujourd’hui »

On entend souvent également que l’interface, l’ergonomie et le rendu graphique sont prépondérants en matière d’apprentissage moderne, autrement dit que les standards du web-marketing jouent un rôle capital sur la motivation et la facilité d’apprentissage. Il est évident que les éditeurs de logiciels du marché du digital learning doivent être totalement en phase avec les tendances web. Aujourd’hui, les utilisateurs de nos solutions informatiques sont plongés dans une culture web que ce soit par leurs smartphones, leurs télévisions connectées à la maison et bien évidemment les applicatifs professionnels de leur ordinateur qui sont de plus en plus en mode cloud. Il est évident que l’interface (le LMS) que doit utiliser l’apprenant, doit présenter les ressources comme Youtube, faciliter la mise en relation comme LinkedIn et afficher la convivialité de facebook. Nous sommes donc bien dans l’ère du web learning issue des standards du web B2C. Cependant, l’interface web proposée reste un outil et ne préjuge en rien de la pédagogie mise en œuvre. De même, les stratégies de e-marketing utilisées pour capter l’internaute, ne sont en rien les prémisses d’une quelconque pédagogie à eux seuls. Si l’airbag, l’ABS et l’ordinateur de bord sont devenus des équipements de base dans votre voiture, ils n’ont, pour autant, pas évité d’apprendre à conduire. Le web learning est un marqueur culturel et temporel qui ne remplace pas l’ingénierie pédagogique. En ce sens, on peut noter que les résultats de l’enquête de l’ISTF faite en partenariat avec e-doceo auprès de 400 entreprises, indique que l’attente des apprenants en matière de contenus est toujours plus importante que celle de la forme. En effet, 50% des apprenants privilégient l’interactivité et la démarche pédagogique contre 10% pour l’environnement ergonomique.

Retrouvez toutes les données chiffrées de l’enquête au sein du livre blanc « Les chiffres clés du digital learning : Prenez les bons repères pour booster votre structure » disponible sur le site d’e-doceo : http://www.e-doceo.net/digital-learning/livre-blanc.php

Les « MOOCs », c’était avant, il faut désormais faire des « PLOOCs »

Ne cherchez pas ! Les PLOOCs n’existent pas, ou pas encore mais vous risquez d’entendre quelque chose de cet ordre-là. Parmi les substitutions les plus courantes, on retrouve : « le e-learning, c’est fini, il faut faire du serious game », ou « les LMS c’était avant, maintenant il faut utiliser des espaces MOOCs ou SPOCs », ou enfin « arrêtez le rapid learning, faites des vidéos ».  Vous pouvez toujours y croire mais il est assez rare en pédagogie qu’une nouvelle modalité (voire plus souvent un dérivé d’une modalité existante) remplace toutes les modalités d’avant. Les miracles pédagogiques sont souvent annoncés mais pas encore recensés.  Par conséquent, le meilleur conseil à retenir est qu’aucune innovation, qu’elle s’appelle MOOC, social learning ou serious game, ne révolutionnera foncièrement la manière de former ses équipes. En revanche, faire le choix d’une solution informatique structurante qui permettra de développer et d’exploiter toutes ces tendances dans un même espace est un point de départ nécessaire à l’accélération de votre efficacité pédagogique et donc de la performance de votre entreprise.

 On est dans l’ère du « user friendly », plus besoin d’être formé sur les logiciels 2.0

Techniquement ou ergonomiquement parlant, c’est vrai mais organisationnellement et méthodologiquement ça l’est beaucoup moins. A n’en pas douter, les outils de création de contenus ou encore les espaces de publication communautaire dans les LMS, permettent de créer et publier des contenus en lignes sans formation préalable mais pour quoi faire ? Avec quelle stratégie ? Quelle ingénierie pédagogique ? Quels indicateurs de performance ? Quel processus d’homologation ? Etc. ? Vous pouvez refaire Youtube en interne mais êtes-vous sûr que cela pourra porter la stratégie d’entreprise ? En d’autres termes, l’accompagnement autour des solutions informatiques de digital learning n’est pas lié au logiciel mais à l’usage de ce dernier dans un contexte donné et surtout avec un objectif de performance donné. Il sera donc nécessaire d’envisager un budget formation et un coaching pour conduire au plus vite votre projet vers le succès.

« Dans un monde économique toujours plus speed, la formation doit être jetable »

Les contenus de formations ne sont pas figés dans le temps, il est vrai que certains contenus peuvent avoir une durée de vie très courte, mais d’autres contenus seront complétés, modifiés, améliorés sur plusieurs années. En allant plus loin, certaines parties de contenus de formation seront jetables après la première utilisation ou modifiables à chaque utilisation, et d’autres utilisables telles quelles à de multiples reprises. En opposant ces types de contenus, jetables et réutilisables, on affirme connaître l’utilisation et les besoins des apprenants en termes des ressources pédagogiques sur les années à venir. Or dans la réalité, ce n’est tout simplement pas envisageable de tenir un tel discours. La formation et les ressources disponibles vivent, évoluent, se réinventent, se transforment en fonction des besoins. Se donner les moyens de réaliser cela, c’est prendre conscience de son capital pédagogique. La solution e-doceo va dans ce sens : gérer l’extrême réactivité autant que la pérennité de la matière pédagogique.