Le monde de la formation médiatisée n’est pas avare de mots pour qualifier ses activités. Le blended-learning n’échappe pas à la règle pour nommer une pratique pédagogique avérée depuis des décennies.
Blended, mix-learning, FOAD, formation multimodale, formation ubiquitaire et pourquoi pas y ajouter la classe inversée… de la plus académique à la plus marketing, ces appellations n’ont qu’un seul effet, créer de la confusion chez celui qui doit acheter et mettre en place un dispositif de formation médiatisée.
Pourtant, nous devrions tous nous battre pour un seul postulat : bien faire apprendre et bien former.
A n’en pas douter, la digitalisation de la Société, à laquelle la formation n’échappe pas, mettra tous les acteurs d’accord et apportera à leurs clients de la lisibilité et de la clarté. Une seule finalité pour les uns comme pour les autres, pour les prestataires comme pour les prescripteurs c’est la qualité du dispositif de formation, la montée en compétence et le retour sur investissement.
Alors, plutôt que de taquiner les mots, il est nécessaire de se centrer sur l’apprentissage. Il est nécessaire de se poser les questions qui permettront de concevoir un bon dispositif de formation pour une population cible donnée.
Pour élaborer mon dispositif de formation, j’ai besoin de trois ingrédients, la présence, la distance et l’alternance. J’ai également besoin d’utiliser deux outils ou techniques, la médiation et la médiatisation. Ensuite, tout est une question de dosage dans la recette à appliquer. C’est au chef, au pédagogue, de trouver le bon équilibre de la recette, le bon blended.
Entrons dans le détail.
J’ai besoin de la présence pour créer du lien, de l’affectif, de la communication. J’apprends en partageant et en me confrontant avec les autres. N’oublions pas que pour apprendre, il faut commencer par désapprendre, casser ses représentations pour en construire de nouvelles. Cela ne peut se faire que si l’on est les uns face aux autres.
J’ai besoin de la distance pour structurer l’apprentissage, permettre à chacun d’avancer à son rythme, d’individualiser les parcours, de développer l’autonomie, l’organisation et le savoir apprendre à apprendre.
J’ai besoin de l’alternance pour faire se confronter les apprentissages à la réalité professionnelle. C’est au poste de travail que le savoir se transforme en savoir-faire, en compétence.
J’ai besoin de la médiation pour créer des interactions entre les acteurs de mon dispositif de formation, pour imaginer les situations qui déclencheront de la motivation, de l’envie de suivre une formation, du plaisir à partager une expérience, fusse t-elle d’apprentissage, avec d’autres.
J’ai besoin de médiatisation pour respecter les profils d’apprentissage de mes stagiaires. C’est ce que l’on appelle la différenciation pédagogique. Des ressources mono-média auront tendance à lasser, pour ne pas dire décourager, plus rapidement un auditoire tandis que des ressources pluri-médias apporteront de la variété et rencontreront, avec plus de succès, les différents profils cognitifs d’un groupe de stagiaires.
Là où les choses se compliquent quelque peu, c’est que les notions de présence et de distance doivent être entendues avec une certaine acception. La présence dont nous parlons n’est pas nécessairement une présence physique. Ce peut être une présence virtuelle, synchrone par webconférence ou asynchrone par démarche collaborative. Quant à la distance, elle n’est pas nécessairement géographique. La distance doit s’entendre comme étant les périodes d’apprentissage où un individu n’est pas face à un formateur physique ou virtuel.
La recette dont nous parlons ici existe depuis fort longtemps. On a commencé à l’utiliser bien avant l’arrivée de ce qu’il est coutume d’appeler les technologies de communication ou encore bien avant que le vocable e-learning ne soit inventé. Cela veut dire qu’en matière d’apprentissage, il faut toujours se centrer sur l’individu qui doit apprendre quelque chose. Reconnaissons aux technologies de communication d’avoir facilité la mise en œuvre de la recette. Lorsqu’elle est bien utilisée et bien dosée, elle permet indéniablement de gagner en qualité, en pertinence. Les montées en compétences des stagiaires sont mesurables.
Tout bon chef a à cœur d’améliorer sa recette. Un nouvel ingrédient entre en jeu. Il s’agit d’une nouvelle médiation : la mobilité. Avec les autres ingrédients, la mobilité contribuera à finaliser le concept de formation digitale. On pourra dès lors, former un individu, en temps réel, en fonction de son profil, en fonction du lieu où il se trouve et en fonction de ses expériences professionnelle et personnelle.
La formation digitale fera découvrir de nouvelles saveurs formatives au service des compétences de l’entreprise.
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