Remplacer le présentiel par le e-learning ?
Comme tous les services d’une entreprise, les services RH et formation sont aujourd’hui confrontés à trois contraintes :
• La baisse des budgets ;
• La notion de productivité ;
• Une meilleure adéquation de la formation aux besoins de l’entreprise (qui découle en partie des deux autres).
La première se manifeste par la volonté de diminuer les coûts externes, que sont les interventions de prestataires extérieurs, mais aussi les coûts internes représentés principalement par les frais de déplacement des stagiaires, qui dans certaines entreprises peuvent représenter jusqu'à 50 % du budget formation.
Une réponse à cette première contrainte consiste à internaliser la formation, mais si l’on se contente de cela, on ne répond pas aux deux autres contraintes…
C’est sur ces deux points que le e-learning va apporter un élément de solution :
• En permettant de mettre en place un dispositif de blended-learning ; • En adaptant et en personnalisant la formation grâce à des tests de niveau générant des parcours en e-learning adaptés à chaque apprenant.
C’est d’ailleurs une tendance constatée par les équipes de Babylon.fr lors des salons professionnels où nous exposons. Nous sommes largement interrogés, soit par des organismes de formation, soit par des services formation eux-mêmes, sur la problématique suivante : "notre plan de formation étant exclusivement construit en présentiel, comment le convertir pour partie en e-learning grâce à des modules sur étagère, au moins sur certaines thématiques ?".
La question posée peut même aller jusqu'au remplacement du présentiel par une solution "100% e-learning". Une question à laquelle il est nécessaire de répondre de façon nuancée. Si le présentiel a encore de beaux jours devant lui, l’expérience montre que le 100 % e-learning peut être efficace dans deux situations :
• La formation de populations massives sur des problématiques réglementaires, avec l'obligation de prouver aux autorités de tutelle que la formation s'est bien tenue et que les salariés concernés ont obtenu le score requis. • La formation de populations maîtrisant déjà les fondamentaux de leur métier, lorsque quelques modifications ou évolutions sont apportées à celui-ci.
Dans les autres cas, la formation présentielle avec les possibilités d’échange qu’elle permet conserve son intérêt.
Des formateurs qui évoluent…
Sous la réserve de la baisse inéluctable des volumes de formation présentielle pour les raisons qui viennent d'être indiquées, le formateur en salle conserve toute toute sa place dans le dispositif. Mais il lui faudra impérativement revoir son métier.
En particulier, partant du principe que, dans un dispositif blended learning, les fondamentaux auront été vus en amont, le formateur en salle devra apporter une valeur ajoutée sous forme d'entraînement des apprenants à l’exercice du métier et à la mise en œuvre des fondamentaux acquis par ailleurs.
Dans certains cas, et cela vaut pour les formateurs internes comme pour nos propres formateurs quand Babylon.fr se voit confier la mise en œuvre d'un dispositif complet, la structure de la formation est à remettre à plat et les phases présentielles sont à reconstruire. Certains de nos clients nous ont même demandé d’aider les formateurs internes à s’approprier notre composante e-learning et à reconstruire leurs interventions en conséquence.
Quelques points de vigilance
Quant aux points de vigilance à respecter, l'essentiel porte sur le choix des thématiques qui feront l'objet de cette transformation du présentiel au blended learning, et, partant, sur celui des modules e-learning, surtout si le présentiel est ensuite assuré en interne.
Une erreur dommageable, que l’on rencontre parfois, consiste à raisonner de façon comptable en gain de temps : "je bascule tant de jours de présentiel en modules e-learning". Les experts métier souvent en charge du présentiel dans les entreprises doivent impérativement être associés à la réflexion, et à l’analyse du contenu des modules. Faute de quoi, le risque est important que le e-learning soit un simple saupoudrage de connaissances sans la profondeur de champ nécessaire pour s'assurer que les fondamentaux sont bien acquis. Au lieu de pouvoir se concentrer sur sa partie (l’entraînement à l’exercice du métier et à la mise en œuvre des fondamentaux), l’animateur présentiel serait alors obligé de reprendre ces fondamentaux insuffisamment maîtrisés.
Vers le blended learning sur étagère
Du coup, le blended learning générique, "sur étagère" est lui aussi assuré d'un bel avenir dans le champ des thématiques transversales qui sont les bases d’un métier donné. Moins, en revanche, sur des thèmes d’expertise où les échanges entre le formateur et les stagiaires apportent une bonne partie de la valeur ajoutée du séminaire.
L'avénement du blended learning sur étagère a deux conséquences :
• Il appauvrira les catalogues de ceux qui proposaient des séminaires interentreprises, qui, par définition et en raison de la diversité des populations qui y participent, restent transversaux et neutres. • Il permettra de compléter la formation par l’intervention d’experts internes sur les spécificités techniques des produits ou les méthodes commerciales de l’entreprise.
Un très bon exemple en est donné actuellement par la formation réglementaire des IOBSP, d’une durée de 150 heures, que nous réalisons en totalité sur une offre blended pour les indépendants, complétée le cas échéant d’une animation commerciale spécifique à l’enseigne pour les réseaux intégrés ou franchisés.
C'est à partir de cette analyse des grandes tendances de la formation que Babylon.fr a décidé il y a 10 ans de développer cette réponse innovante aux besoins de formation, et d’amplifier cette démarche il y a 5 ans avec le développement d’une collection de 220 modules sur étagère représentant environ 350 heures de formation. L'excellent accueil que ces offres reçoivent nous confortent dans la poursuite de cette démarche.
Jean-Michel Pauline
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