En marge du Benchmark LMS Féfaur (édition juin 2015), par Aude Dellacherie
Aude Dellacherie
directrice associée, organisatrice des trophées du digital learning
fÉfaur
Quelques constats sur l'état de l'offre et de la demande sur le marché français des plateformes LMS, à l'occasion du lancement de l'édition 2015 du Benchmark LMS Féfaur… Croissance, maturité de la demande et de l'offre : les plateformes ont gagné leur place au cœur du SI formation.

Le marché mondial des plateformes LMS continue de croître fortement. Il en va de même du marché français, ce dont témoigne la forte demande pour l'édition juin 2015 du Benchmark LMS Féfaur. Une croissance selon deux axes. Le premier, c'est celui du nombre de salariés qui, dans une même entreprise, peuvent accéder aux services LMS ; ce nombre ne cesse de croître comme le montre le 2ème Baromètre Féfaur (Gestion de la formation et des talents : plateformes et usages, novembre 2014) : la tendance est à ouvrir un "compte LMS" à tous les salariés – "formation pour tous" en ligne de mire ! Le second, c'est celui d'une nette extension du marché aux PME qui peuvent bénéficier des baisses de prix intervenues ces dernières années : les plateformes LMS leur sont à présent pleinement accessibles, comme aux organismes de formation engagés dans leur diversification numérique.

Dynamisme et maturité du marché français vont par ailleurs de pair.

L'offre est mature, indéniablement, et le marché aujourd'hui maillé par des fournisseurs solidement installés depuis plusieurs années, et répondant aux critères du Benchmark : couverture fonctionnelle, respect des normes industrielles, capacité durable à servir les clients sur le marché français, base d'entreprises clientes installées significative et diversifiée, etc. Difficile (mais non impossible !) pour un nouvel entrant de prendre une place durable, significative sur le marché français ; cela vaut aussi pour les éditeurs étrangers même quand ils ont beaucoup de succès sur les marchés extérieurs. Quant aux plateformes open source, s'il n'est pas exclu par principe qu'elles puissent entrer dans une prochaine édition, ce sera à l'issue d'une enquête démontrant leur capacité à servir au même niveau de qualité et de sécurité (juridique en particulier), voire de prix, que les membres actuels du Benchmark… Une vigilance fondée sur notre longue expérience dans l'audit et l'accompagnement LMS de dizaines d'entreprises et d'organisations en Europe.

La demande fait preuve elle aussi de maturité. Au moins dans l'usage que les entreprises ont de leur plateforme ; ce sont principalement les fonctionnalités de base – assemblable et diffusion e-learning, suivi des temps et des résultats aux tests, reporting… - que les entreprises mettent en œuvre. Cet intérêt jamais démenti pour le cœur fonctionnel dit déjà toute la valeur que les plateformes permettent à la formation de créer. Pour autant, la demande évolue : en particulier les entreprises souhaitent mettre à profit les fonctionnalités LMS avancées pour développer les apprentissages mobiles et informels dont la mise en œuvre leur semble une priorité à l'horizon de deux ans.

Dans ce contexte d'une demande croissante (en volume et au plan fonctionnel), les éditeurs continuent d'innover, chacun dans son domaine de spécialisation. Certains se concentrent exclusivement sur le domaine de la formation : ils améliorent sans cesse cette couverture, leur plateforme permettant de créer des portails de formation au design soigné, engageant pour les apprenants, servant à la fois d'outil de formation et de support à la performance. D'autres ont étendu leur service aux domaines de la gestion des talents considérant que la formation nourrit l'ensemble des processus RH (recrutement, intégration, mobilité, etc.). Les deux points de vue se soutiennent : toute entreprise, grande ou moyenne, souhaitant ou non une intégration de la formation avec la gestion des talents, trouvera le partenaire dont elle a besoin dans le Benchmark LMS Féfaur.

Au reste toutes les plateformes LMS étudiées innovent pour renforcer le lien entre formation et travail, des innovations facilitées par l'intégration des composants fonctionnels dans le Cloud. Elles participent d'une vision plus large de la formation : c'est aussi (surtout) en faisant que j'apprends ("learning by doing", apprentissages expérientiels), c'est aussi en échangeant avec mes collègues, mes pairs, mon manager, que j'apprends. Plus seulement donc dans le cadre d'un stage ni même d'un parcours blended learning. La traduction de ce principe commence à se faire sentir dans le support apporté par les plateformes aux apprentissages mobiles, informels, sociaux, qui pourrait être outillé par la norme xAPI.

On comprend dès lors que l'implémentation d'une plateforme dépasse largement le cadre d'un simple investissement logiciel : les LMS sont l'outil (voire la méthode) qui permet aujourd'hui de structurer toute stratégie de formation transformée par le digital.