Après avoir constaté une prise de conscience générale sur l’importance de l’écoconception, une question se pose : comment cette intention se traduit-elle en actions concrètes dans les projets de digital learning ? Notre baromètre sur l’éco-conception dans la formation digitale révèle un décalage profond entre les convictions individuelles et les stratégies d’entreprise. L’éco-conception peine en effet à trouver sa place, souvent reléguée au rang d’initiative personnelle plutôt que de priorité organisationnelle.
Un enjeu de durabilité à plusieurs vitesses dans les organisations
Avant même de se pencher sur le digital learning, il est clair que la maturité des entreprises face aux enjeux de durabilité est très hétérogène. L’intégration de ces préoccupations varie drastiquement en fonction de la taille de la structure.
Les grandes entreprises (+5000 employés) semblent les plus structurées, avec 39 % déclarant avoir une approche globale et intégrée. À l’inverse, les structures plus petites et les indépendants fonctionnent davantage par « actions ponctuelles » (respectivement 25 % et 36 %).
Près d’un tiers (32 %) des entreprises de moins de 500 employés n’a tout simplement pas encore commencé à intégrer ces enjeux.
Ce contexte global explique en partie pourquoi l’écoconception peine à s’imposer comme une norme dans les projets de formation. Elle s’inscrit en fait dans un cadre stratégique souvent flou ou inexistant.
Le « Numérique Responsable » : un concept mal communiqué mais une porte d’entrée intéressante
Le manque de stratégie globale se confirme lorsqu’on aborde spécifiquement le « numérique responsable ». Plus de la moitié des personnes interrogées (55 %) pensent que leur entreprise n’a pas de politique dédiée. 13 % ne savent pas si une telle politique existe. Ce chiffre témoigne d’un manque criant de communication interne.
Le fossé se creuse encore davantage sur le sujet précis de l’éco-conception : plus de 70 % des répondants ne savent pas si la politique de leur entreprise traite de ce sujet, ou pensent qu’elle ne le fait pas. Ce flou est particulièrement prononcé dans les très grandes entreprises, où 57 % des collaborateurs ignorent si l’éco-conception fait partie de leur charte « numérique responsable ».
Pire encore, même lorsqu’une politique existe, elle oublie souvent la formation. Parmi les 32 % de répondants qui ont connaissance d’une politique de numérique responsable, seuls 25 % affirment qu’elle couvre les projets de digital learning.
Comment l’éco-conception est-elle aujourd’hui déployée dans le digital learning ?
Si l’on regarde toutes les étapes confondues du cycle de vie du module e-learning, plus de 50% des répondants indiquent ne pas du tout prendre en compte l’éco-conception, avec une répartition quasiment similaire à chacune des étapes.
D’autre part, seulement 6% des répondants indiquent bien prendre en compte l’éco-conception. Seulement 3% ont très bien pris en compte cette dimension à toutes les étapes confondues du cycle de vie du module e-learning.
Quand la conviction personnelle devient un véritable moteur
Pourtant, des actions existent. L’étude montre que 43 % des professionnels ont déjà intégré des pratiques d’écoconception dans au moins une formation. Mais d’où vient cette impulsion ? La réponse est claire : d’eux-mêmes.
Lorsqu’on demande à ces pionniers à quel niveau l’éco-conception est intégrée, les résultats sont éloquents. 76 % le font au niveau personnel, par conviction. Seuls 16 % indiquent que cela relève d’une stratégie globale de l’entreprise.
Ces actions reposent donc sur les épaules d’individus engagés qui appliquent des principes d’éco-conception dans le design, le développement ou le graphisme, mais sans mandat officiel ni cadre structurant.
Le manque de connaissance et de compétences sur le sujet sont les principaux obstacles à l’intégration de l’éco-conception dans la formation digitale
Lorsque l’on met en lien l’envie des professionnels de plus intégrer l’éco-conception avec le faible niveau de déploiement réel, on se rend bien compte qu’il existe aujourd’hui de nombreux freins ou obstacles.
Les professionnels du secteur soulignent ainsi 3 obstacles principaux à l’intégration de l’écoconception dans les projets de digital learning

Il faut également souligner que 33% indiquent que cela peut venir d’un manque de temps et à 23% d’un budget limité.
Le baromètre dresse un constat sans équivoque. L’intégration de l’éco-conception dans le digital learning est aujourd’hui un mouvement de fond porté par des individus. Pour que ces efforts se transforment en une norme sectorielle, la balle est dans le camp des entreprises.
Il est urgent de définir des stratégies claires en matière de numérique responsable. Il faudrait inclure explicitement la formation digitale et accompagner les équipes pour combler le déficit de connaissances et de compétences.
Découvrez-en plus sur l’éco-conception dans le digital learning en téléchargeant la totalité de notre baromètre juste ici
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