Aimez-vous votre plateforme LMS ?
Ce n'est pas la question posée par le cabinet Brandon Hall, mais presque… Qu'en pensent les responsables formation-RH français ? Reconnaîtront-ils leurs propres réponses dans celles de leur homologues d'outre-Atlantique ? 5 qualités émergent du lot, avec des taux de satisfaction assez bas pour se demander s'il s'agit vraiment de qualités !

Question posée par le cabinet Brandon Hall, qui laisse peu de place à la langue de bois : quelles sont les 5 qualités que vous appréciez le plus dans votre plateforme LMS ?

Passage en revue…

Première qualité, de loin (mais qui ne convainc que 36% des entreprises) : la stabilité de la plateforme, le fait qu'on puisse "compter sur elle".  Le signe indéniable d'une offre mature : si le projet de se doter d'un LMS constitue souvent encore une aventure ponctuée de surprises, ce n'est pas à cause de la technologie, robuste, fiable dans son exploitation, mais le plus souvent faute d'une gouvernance de projet suffisamment mûrie.

Qualité arrivant au 2ème rang : la possibilité de diffuser des contenus différents (NDLR : e-reading, e-learning, vidéo…), provenant de sources variées (internes, externes)… A relativer tout de même : 26% seulement des entreprises s'en satisfont. Constat : dans la pratique, les plateforme LMS servent encore essentiellement à diffuser des modules e-learning traditionnels (10 à 20 minutes, suites d'écrans avec ou sans commentaires sonores et offrant des plages d'interactivité essentiellement sous forme d'un quiz final de mémorisation) et de la documentation en ligne ; les vidéos montent en puissance, pas aussi vite que certains le voudraient, les LMS commençant sur ce point à être concurrencés par l'avènement des MOOC en entreprise.

Le coût vient en 3ème positiion des points de satisfaction, pour 22% des entreprises (un taux faible) : plutôt qu'un jugement sur le coût lui-même (un abonnement de 5 à 15 € par an par salarié à un service LMS Cloud, ce n'est pas si cher), il faut sans doute y voir une déception sur les coûts imprévus qui ne manquent pas de survenir en phase projet ou exploitation. Encore faut-il s'entendre sur le périmètre du coût : celui de la plateforme n'a pas grand sens même si c'est un poste significatif ; c'est celui de la politique Digital Learning qui doit être pris en compte (plateforme, contenus, services, achats et charge de travail…), et c'est un coût qu'il faut rapporter soit à celui d'un dispositif présentiel, soit à celui des gains effectifs, directs (par exemple quand l'entreprise facture ses formations) ou indirects (les gains attachés au surcroît de performance des salariés).

4ème place (on n'est déjà plus sur le podium) : 21% des entreprises sont satisfaites de la facilité d'utilisation de leur plateforme. Une pierre dans le camp des éditeurs de solutions : il ne s'agit pas seulement que les portails de formation soient simples à utiliser par les clients du département formation (ce qui est loin d'être systématiquement le cas) ; aucune raison pour que les professionnels de formation ne profitent pas eux aussi d'un design convenable du portail d'administration… Naviguer dans certains de ces modules d'administration peut constituer une expérience éprouvante.

En cinquième position : le reporting… Un service qui entre pour une bonne part dans la décision d'acquérir une plateforme LMS, et pourtant il n'y a guère plus de 20% des entreprises à s'accomoder de ce qu'on leur fournit. Principal grief, on peut l'imaginer : les états proposés en standard sont insuffisants, et les fonctionnalités ou procédures pour produire du reporting sur mesure sont trop compliquées (ou bien on est incapable de maintenir les compétences internes correspondantes, parce que les besoins d'état spécifique ne sont pas si fréquents) - une posture que les DSI connaissent bien, car c'est celle de la plupart des MOA.

Appréciation sur les plateforme LMS (selon le sondage Brandon Hall) ? Peuvent mieux faire.

Michel Diaz