Ilearning Forum 2016 : 15ème édition, avant-goût
Premier salon e-learning (dans l'ordre chronologique), iLearning Forum se déroulera les 26 et 27 janvier à Paris… Premières impressions, avec Sally-Ann Moore, sa fondatrice et Directrice générale : on ne change pas une formule qui fonctionne.

Combien de visiteurs attendez-vous sur l’édition 2016 ?

Sally-Ann Moore : Après 15 ans d'existence nous avons un bon aperçu de ce que sera l'édition 2016 où nous attendons entre 5 000 et 6 000 visiteurs majoritairement français (90%), et provenant de grandes entreprises, des visiteurs qualifiés : Chef de formation, Responsable RH, Chef de projet eLearning, responsable eLearning, directeurs et chefs de projets informatique, responsables compétences, talent et développement RH. Nous devrions de nouveau compter un nombre important de Directeurs généraux et de responsables marketing et commerciaux (400 et 450 respectivement en 2015), ce qui reflète notre stratégie d’invitation aux entreprises n’ayant pas encore initié le e-learning ; nous avons aussi constaté une augmentation des visiteurs venant des organismes de formation et des responsables formation-RH en PME. A noter enfin que 20% des visiteurs proviendront du secteur de l'éducation et de la formation, un secteur en croissance.

Nombre d'exposants ?

Sally-Ann Moore : Plus d'une centaine d'exposants après les 90 exposants de 2015, français et internationaux (USA, Inde, Irlande, UK, Belgique, Espagne, Suisse…). Ilearning Forum est hautement représentatif : les leaders du e-learning seront présents.

Quelles ont été les principales évolutions du marché français ?

Sally-Ann Moore : Le marché français du e-learning pesait 2% du marché mondial (200 millions d'euros) en 2013. Les salariés consomment de plus en plus de formation en ligne : ils étaient 24% en 2010, 29% en 2011 et 33% en 2013 d'après Educadis. La prévision 2016 est autour de 48%. Cette croissance est poussée par la Réforme de la formation, la plus grande accessibilité du e-learning et des outils auteurs, ainsi que la diminution du coût des outils et des contenus. Les MOOCs ont aussi contribué à cet accès facile et gratuit aux cours en ligne pour les étudiants mais aussi les entreprises et les salariés. Mais la France continue d'être en retard du fait d'une forte domination du cours présentiel : 10% seulement des entreprises françaises utilisent le e-learning, avec toutefois une nette percée dans les PME.

Quelles sont les causes de ce retard ?

Sally-Ann Moore : L'attention insuffisante portée à la qualité… Les responsables formation disent mettre en oeuvre le e-learning pour les motifs suivants : la réduction des coûts de formation, l'affranchissement de la distance (dispersion géographique des salariés), le besoin d'une formation « Juste à temps » et la formation d'un plus grand nombre d'employés. Bref on fait peu de cas de qualité et de la pertinence des contenus ! Alors que les utilisateurs interrogés dans 400 entreprises françaises répondent au contraire qu'ils sont préoccupés par la qualité, la pertinence et l'exactitude du contenu de formation…

Les enquêtes révèlent de plus une certaine passivité française pour l'apprentissage individuel, les salariés français comptant quasi-exclusivement sur leurs employeurs pour prendre en charge leurs coûts de formation, contrairement aux professionnels allemands et britanniques qui achètent fréquemment leurs cours en ligne sans attendre l'initiative de leurs employeurs.

Enfin, il semble qu'une partie des apprentissages en ligne sont déployés hors contrôle des DRH, directement par les métiers. Du coup l'impact de la formation et du transfert des compétences au poste de travail sont peu évalués, en particulier pour les formations e-learning. Ce serait pourtant une excellente chose que de mesurer les progrès et les résultats, et de renforcer ainsi la motivation des utilisateurs d’e-learning. C’est tout le sens de l'intégration du salon Talent Management au salon iLearning Forum : nous voulons présenter une gamme complète de solutions pour la formation et la gestion du développement des ressources humaines.

Innovations 2016 ?

Sally-Ann Moore : On ne change pas ce qui fonctionne : conférences participatives, ciblages sur les décideurs d'entreprise, études de cas, démonstrations technologiques en direct sur les stands. Le « Focus Group » de préparation que nous organisons régulièrement avec nos 5 sponsors fourmille de suggestions dont la plupart sont mises en oeuvre Ces améliorations seront visibles aussi en 2016.