Où en est la formation à la gestion de projet dans les entreprises ?

Michel Mottiez : Si on parlait essentiellement d’initiation à la culture projet il y a une vingtaine d’année,  désormais il est surtout question d’harmonisation de la méthodologie et des processus, d’optimisation des performances, d’amélioration continue de la qualité… Basés en Suisse, nous travaillons essentiellement avec l’Europe (entreprises et sociétés de services dans tous secteurs, organismes de formation, universités et hautes écoles), mais notre réseau de partenaires et clients s’étend sur plus de 50 pays, sur les 5 continents. D’ailleurs, la globalisation fait que de nombreux grands groupes, qui font appel à nos compétences non seulement en formation mais aussi en accompagnement sur mesure quant à la mise en place de méthodologies et/ou de processus adéquats, ont pour objectif une culture, un langage et des processus communs à l’ensemble d’un groupe et de ses filiales à travers le monde. Cela induit d’autres problèmes – ou plutôt, en notre qualité de formateur-conseil, cela nous ouvre d’autres perspectives – notamment en ce qui concerne les aspects managériaux connexes, multiculturels, comportementaux, etc.

Votre offre de formation s’appuie sur SimulTrain®, un simulateur de gestion de projet ?

Michel Mottiez : SimulTrain® est un simulateur qui permet aux participants d’être confrontés à l’ensemble des aspects d’un projet, techniques et comportementaux : les stagiaires sont immergés dans la réalité d’un projet, principalement dans son exécution, avec de nombreuses situations à résoudre, sous un certain stress ! Ce simulateur, qui compte plusieurs scénarios disponibles, donne plus de réalisme, de densité, d’efficacité à la formation… Les connaissances théoriques sont apportées sur la base de cas concrets, ce qui en facilite l’appropriation. SimulTrain®, c’est fondamentalement une approche en atelier pratique, un peu à l’image des simulateurs de vol pour former les apprentis pilotes - apprendre à faire décoller, voler et atterrir un avion (projet) dans les meilleures conditions… L’outil tenant compte de la maturité des publics-cibles, il permet aussi à des chefs de projet confirmés de s’aguerrir au management des risques, à la gestion des ressources humaines ou à l’assurance qualité, pour analyser la prise de décision et le comportement d’une équipe sous pression ou pour évaluer les axes d’amélioration de performance possibles… Enfin, nos formations sont en général délivrées en « blended » : e-learning individuel préalable suivi d’un atelier en plénum pour un échange de bonnes pratiques.

Quelles sont les innovations apportées à la nouvelle version ?

Michel Mottiez : La principale nouveauté, c’est que la simulation est désormais beaucoup plus souple d’utilisation, avec des durées allant de 4 à 10 heures, selon le scénario et le paramétrage choisis ; du coup son insertion dans une formation est encore plus aisée car on tient compte de la disponibilité des stagiaires et des frais logistiques, avec aussi des ateliers en présentiel de plus en plus réduits : la norme qui était 2 jours est souvent maintenant d’une journée… Nous pouvons assumer cette demande des clients sans nuire à la qualité des formations grâce à nos outils en ligne, individuels ou collaboratifs, combinés avec un tutorat actif.

Les MOOCs sont-ils une menace dans votre domaine d’expertise ?

Michel Mottiez : La tendance est indéniablement à la virtualisation et à la formation à distance : c’est ce qui nous est de plus en plus demandé, et c’est le sens de nos développements depuis déjà de nombreuses années. La palette d’offres concurrentes est vaste, multiple, et bien souvent similaire (notamment dans le domaine du e-learning) : nous nous différencions par la création de contenus de qualité, leur localisation multilingue (très appréciée par les groupes internationaux) et la faculté d’une customisation rapide au gré des besoins émis par les clients. Si un MOOC peut sembler une solution individuelle séduisante, il n’est pas vraiment pertinent pour notre clientèle : le pourcentage de gens qui parviennent au bout du parcours n’est pas assez conséquent pour satisfaire les exigences d’une entreprise active en mode projet ou d’un groupe international, pour qui l’efficience d’une formation doit être véritablement concrète, vérifiable dans les performances à suivre attendues.