MOOC à IFP School… Un succès qui en appellera d'autres
Innovation : un MOOC qui intègre un serious game… Il fallait oser ! Pari réussi pour Olivier Bernaert, enseignant dans le MOOC IFP School et chef du projet Elan Pédagogique à IFP School, et l'équipe enseignante, chiffres à l'appui.

Le MOOC IFP School… pour rappel ?

Olivier Bernaert : Le premier MOOC d’IFP School… Consacré à la mobilité durable, il s’est déroulé du 3 au 30 novembre 2014. Pendant quatre semaines les participants ont pu découvrir le fonctionnement des moteurs, la fabrication des carburants, les technologies de réduction de consommation et émissions, les défis techniques, économiques et environnementaux ainsi que l’avenir des transports.  L’enjeu pour l’École était de mettre en œuvre, dans un contexte d’apprentissage massif, son approche spécifique de développement de savoir-faire et de compétences. Autre objectif : attirer des étudiants du monde entier intéressés par les énergies et la mobilité. Dans le but d’intéresser un public jeune, nous avons intégré, pour la première fois dans un MOOC, un serious game pour tester et valider les acquis au fil de la formation. C'est à ma connaissance une première dans l’environnement des MOOCs !

Le succès a été au rendez-vous ?

Olivier Bernaert : On ne va pas se plaindre : ce premier MOOC a attiré 3.099 personnes du monde entier ! Plus de 67 pays, majoritairement le public que nous visions au début, notamment les étudiants de moins de 25 ans qui ont représentés 49 % des inscrits, soit beaucoup plus que la plupart des autres MOOCs en France. Beaucoup d’inscrits sont allés jusqu’au bout : 31% ont terminé la formation et décroché l’attestation finale d’évaluation et de participation. Ce taux s’élève même à 59 % si on l’applique au nombre de participants actifs, c’est-à-dire ceux ayant fait au moins un quiz. Là aussi, nos résultats sont atypiques, dans le haut du panier : le taux de complétion moyen des MOOCs dans le monde se situe aux alentours de 10% des inscrits ! Ce succès s’explique en partie par l’intégration du serious game dans les cours.

Succès aussi en termes de satisfaction des participants ?

Olivier Bernaert : Oui, et attesté par l' enquête de satisfaction que nous avons menée à l'issue du MOOC. Le taux global de satisfaction a été de 92 % et les participants ont insisté sur l'intérêt du serious game, de son utilisation simple et fluide dans le MOOC. Ceci dit, la principale leçon tirée de cette première expérience est que la mise en ligne d’un MOOC est un véritable projet dont il ne faut négliger aucune des facettes : la conception de la progression pédagogique en s’appuyant sur le déroulé pédagogique pour les cours et sur le story-board pour le serious game, la réalisation technique des vidéos, des quiz et du serious game, la programmation informatique, la communication et l’accompagnement et l’animation pendant les 4 semaines de cours. Une organisation qui a reposé sur une équipe de 7 enseignants fortement impliquée tout au long du projet. Ces enseignants sont maintenant de véritables ambassadeurs de ces nouvelles technologies d'éducation. Pour preuve, ils utilisent déjà les ressources développées dans le MOOC, comme les vidéos ou le serious game, au sein de leurs propres enseignements à l’École.

Le serious game intégré a-t-il réellement renforcé l’engagement des participants dans leurs apprentissages ?

Olivier Bernaert : Les résultats le confirment, notamment avec des retours participants est très positifs : 38 % déclarent que le serious game était la meilleure activité du MOOC, 53% que le serious game leur a réellement permis une meilleure compréhension et 43% ont déclaré que le serious game a amélioré leur intérêt pour les cours. Soit au total 96% des participants qui y ont trouvé un intérêt. Le témoignage d’un participant en dit long :  « Le serious game est une excellente alternative aux quiz traditionnels qui sont trop académiques et pas réellement intéressants.  De plus, c’est beaucoup moins stressant de s’amuser en apprenant plutôt que de répondre à une liste de questions en fin de cours. » On ne saurait mieux dire, sinon de compléter par un autre témoignage : « Le serious game m’a permis de travailler dans une atmosphère proche de la réalité. » Dont acte. C'est tout l'intérêt des activités immersives et interactives du jeu, qui est ainsi pointé.

De nouveaux MOOC en perspective ?

Olivier Bernaert : Avec ce succès, IFP School a décidé de proposer un second MOOC sur l’industrie du pétrole et du gaz intitulé  « Oil & Gas: from exploration to distribution ». Nous allons y utiliser les innovations technologiques mises en place dans le premier ; en particulier nous remplacerons les quiz d’évaluations traditionnels par une série de mini-jeux interactifs. De plus, pour continuer à innover, nous allons introduire dans deux cours des vidéos interactives. Une première qui permettra de rendre l’apprenant plus actif durant les séances de cours vidéo. Vous pouvez nous rejoindre dans cette nouvelle aventure qui débutera le 11 mai 2015 !
Propos recueillis par Michel Diaz