La réforme aura un impact positif sur la qualité des formations
Pour Stéphane Waller, le fondateur de MELTIS, la Réforme de la formation professionnelle induit un changement de paradigme - la formation devenue un investissement - favorable au développement d'une offre de formation plus qualitative. Point de vue.

Selon une étude conduite par Meltis entre le 31 octobre et le 4 décembre 2014 auprès d’un panel de 204 DRH et responsables formation, deux tiers la considèrent finalement comme « une réforme de plus » (54%) ou une menace (13%), et seulement un tiers la perçoit comme une opportunité (26%) ou une priorité (7%).

Des résultats qui, selon Stéphane Waller, fondateur de Meltis, un organisme de formation proposant essentiellement des programmes sur mesure, montrent que les enjeux de cette réforme ne sont pas considérés à leur juste valeur : « Les responsabilités données aux directeurs des ressources humaines, managers et employés sont au cœur de la réforme et leur procurent une plus grande autonomie dans le choix des formations. Ces dernières, qui étaient perçues jusqu’à présent comme une contrainte, apparaissent désormais comme un investissement précieux et durable à la fois pour l’entreprise et pour le salarié ».

Du côté des entreprises, on passe d’une obligation de payer à une obligation d’investir : « La formation devient un investissement humain et représente une réelle valeur ajoutée pour l’entreprise - d’ailleurs le retour sur investissement prend ici tout son sens » poursuit Stéphane Waller.

Même si le salarié devient acteur de son parcours de formation, il aura besoin d’être guidé. Ceci implique, de la part des RH, « d’effectuer un suivi poussé des salariés afin de cerner leurs besoins pour leur proposer les formations les plus pertinentes possibles. »

Face à ces exigences croissantes, des formations attractives sur le fond mais aussi sur la forme devront être proposées par les organismes de formation : « Nous assistons à une inversion du système de l’offre et de la demande. En effet, avant la réforme, les responsables formation devaient choisir parmi les catalogues de formations proposés. Aujourd’hui les organismes de formation doivent proposer des prestations en lien direct avec les exigences des entreprises ».

Ainsi la qualité de l’ingénierie pédagogique et des outils d’apprentissage devient un enjeu important pour les organismes de formation. « Cette exigence de qualité peut trouver une réponse dans l’utilisation d’un blended learning raisonné. Au-delà du gain de temps, il permet un parcours où les connaissances sont acquises en dehors du présentiel et où celui-ci devient un vrai temps de training et de travail des comportements. Les outils de blended learning deviendront également les facilitateurs de l’évaluation (QCM en ligne, Serious Games...) qui permettront de certifier efficacement les formations dans l’esprit de la réforme. »

Dans le secteur déjà fortement concurrentiel des organismes de formation, cette nouvelle donne pourrait bien redistribuer les cartes au profit des cursus les plus qualitatifs et novateurs.