Quelques tendances du Digital Learning 2014 vues par 5 acteurs de l'offre
Quelles ont été les principales tendances du marché du Digital Learning cette année ? Question posée à 5 acteurs clés du marché français. Réponses concises, avec invariants et des variations…

Quelles ont été les principales tendances du marché du Digital Learning en 2014 ?

Jérôme Bruet (e-doceo) : Tout d’abord, une formidable dynamique du marché, nos ventes d’abonnements SaaS ont progressé de 75% et notre parc client avoisine les 6 millions d’utilisateurs. Ce développement est porté par 2 tendances majeures. La première est la prise de conscience du marché quant à l’intérêt d’une solution informatique intégrée couvrant toute la chaîne de formation : ingénierie pédagogique, création des contenus, gestion du capital pédagogique, diffusion et analyse de la performance. La seconde tendance est celle de la digitalisation au sens premier du terme. En effet une partie du marché a galvaudé le terme « digital learning » pour en faire un substitut du e-learning, sans doute plus tendance. Il n’en est rien, la digitalisation concerne aussi le présentiel et cela se développe beaucoup.

Elodie Primo (MOS-MindOnSite) : Le Mobile Learning reste la modalité de formation incontournable, seule ou dans le cadre d'un dispositif Digital Learning plus général. Demandes fortes aussi sur le design des portails pour renforcer la motivation et faciliter les usages ; à quoi on pourrait ajouter la gamification des portails qui vient ajouter une dimension ludique à l’aspect, aux fonctionnalités et aux consignes. Ce que j'ai constaté : les portails en libre-service ont le vent en poupe, car ils facilitent la formation informelle dans le cadre d'un "70:20:10", la démarche personnelle pour se tenir informé, résoudre un problème et apprendre en échangeant. Pour la formation « en milieu de travail » (learning on-the-job), le digital amène des plus comme l’accès à des contenus de formation et d’évaluation sur mobile (aide diagnostic, validation d’acquis etc.). Enfin l’analytique de l’apprentissage (learning analytics) arrive gentiment.

Xavier Sillon (Vodeclic) : Ouverture massive de la formation aux salariés avec une forte autonomie : première tendance qui me vient à l'esprit, et qui intervient bien sûr dans la mouvance du phénomène Mooc ! Autre tendance clé : les vidéos sont maintenant bien perçues comme de la formation ! Le raccourcissement des formats se confirme, en lien avec l'importance accordée au design…décidément une preoccupation de premier plan, pour un engagement plus fort des apprenants. Quand aux PME et aux TPE, elles se mettent au Digital Learning, alors qu'on commence à voir les grandes entreprises se désinvestir des formes les plus anciennes du e-learning.

Laurent Hayat (Telelangue) : Le Digital learning appliqué aux langues a accentué sa percée en 2014. Au-delà des traditionnels attraits pour son optimisation financière et sa flexibilité, nous avons noté un renforcement de la réflexion pédagogique permettant d’accroitre l’efficacité de la formation, en proposant notamment des dispositifs d’apprentissage multimodaux intégrés. Egalement,  les entreprises se sont focalisées sur d’autres critères dont la capacité d’un prestataire à pouvoir proposer un dispositif de conduite du changement personnalisé ainsi que la mise en place d’indicateurs de performance permettant de mesurer le ROI. Les entreprises n’achètent plus des briques digitales (e-learning , mobile learning, classes virtuelles, reporting online…), mais un dispositif de formation global incluant les produits et les services associés afin de rentabiliser leurs investissements et de rendre les formations vraiment efficaces.

Nicolas Hernandez (360Learning) : 2014 a été une année charnière pour le Digital Learning. Comme le secteur des VTC avec Uber ou celui de la vidéo avec Netflix, le secteur de la formation subit une transformation digitale d'ampleur. Pour les organismes de formation, il faut agir sans tarder : les plus grands enregistrent des croissances à deux chiffres, mais négatives, alors qu’une multitude d’innovateurs à la conquête du marché proposent des formules disruptives. Basées sur l’usage plutôt que sur les contenus, ces nouvelles offres sont devenues réellement significatives en 2014. Pour l’entreprise, la transformation digitale est une nécessité : prisonnières de technologies anciennes, elles s’en libèrent progressivement. 2014 a été l’année des expérimentations : les entreprises mesurent leurs propres progrès et s’interrogent encore sur les moyens de conduire leur digitalisation, qu’elles savent nécessaire.

Propos recueillis par Michel Diaz