Plateformes unifiées LMS et Talent : peut mieux faire !
Le 2ème Baromètre Féfaur qui vient de paraître en témoigne : les usages des plateformes LMS et Talent continuent d'évoluer… à un rythme que les éditeurs de solution aimeraient plus soutenu. Une certitude : ces plateformes, le fonctionnel LMS en particulier, se sont imposées dans les entreprises grandes ou moyennes.

"Usages des plateformes LMS et Talent dans les entreprises françaises" : le 2ème baromètre Féfaur réalisé avec le soutien de Cornerstone OnDemand (le premier date d'il y a deux ans mois pour mois) tire le bilan et dresse les perspectives d'utilisation de ces plateformes dans 200 entreprises françaises, grandes (plus de 10.000 salariés) ou moyennes. Les données recueillies ont été croisées avec les observations terrain de la Division Conseil du cabinet, offrant des vues qui seront certainement utiles aux entreprises qui projettent d'investir dans une plateforme.

Les enjeux d'abord. Pour les responsables formation-RH interrogés, priorité au support à la performance opérationnelle (69%) et à l'alignement des compétences métiers sur les marchés de l'entreprise (66,9%) ; des résultats proches de ceux du 1er Baromètre, toutefois inversés : la formation se met résolument au service de la performance. Une opportunité pour le département formation qui a déjà muté en "business partner". La fidélisation des talents, on en parle moins (29%) - remplacée par le GPEC (46,2%) ? Les entreprises françaises semblent plus sensibles à la notion de compétence qu'à celle de talent.

Equipement : 79% des entreprises du panel Féfaur sont déjà équipées d'au moins une plateforme ; 38.9% des grandes entreprises le sont de deux plateformes LMS au moins… On est loin de l’objectif de la plateforme corporate unique : une illustration des limites rencontrées par la volonté de centraliser la formation, au moment où cette fonction se distribue de plus en plus dans les métiers et les géographies. Les entreprises déjà équipées connectent toujours plus leurs salariés : elles sont 47,4% à avoir "branché" plus de 50% de leur effectif au(x) LMS - le e-learning se densifie, il s'étend bien au-delà du périmètre des populations cibles des premiers projets pilotes. Mais 15,8% des entreprises ne savent pas combien de leurs salariés sont connectés … De la difficulté de définir des métriques pour le Digital Learning !

SaaS et licences se partagent le marché des LMS (respectivement 49,4% et 50,6%), le SaaS ayant toutefois gagné 5% de parts de marché depuis 2012, en particulier dans les PME qu'il équipe à 52,8%. Les chiffres d'ancienneté (56,8% des licences installées ont plus de 6 ans contre 2,3% seulement de celles installées depuis moins d’un an) corroborent ce qu'on peut constater dans les appels d'offres : les entreprises se sont principalement équipées en SaaS ces dernières années.

Autre éclairage apporté par le Baromètre, qui détaille fonctionnalité par fonctionnalité les usages que les entreprises font de leur LMS : ce sont principalement les fonctionnalités de base (diffusion de e-learning, tracking des temps et des scores aux évaluations, reporting) qui sont utilisées ; lesquelles suffisent donc à justifier l'investissement dans une plateforme. Mais la montée en puissance du support des parcours blended learning (plus de 90% des entreprises prévoient d'en avoir l'utilisation à deux ans), des classes virtuelles, apprentissages informels et apprentissages mobiles attendus en progression (dans cet ordre) de 41,4%, 42,5% et 48,8%, indiquent la profonde transformation en cours des dispositifs de formation.

Quelle place dans ce paysage pour la gestion des talents ? Leur récente apparition (une dizaine d'années) et la résistance que leur oppsent les SIRH traditionnels expliquent en partie qu'une majorité d'entreprises (52,9%) restent à équiper, mais elles ne sont plus que 38,9% parmi les entreprises de plus de 10.000 salariés à s'en passer : un indicateur d'une plus grande sensibilité des grandes entreprises à ce qu'il est convenu de désigner par la guerre mondiale des talents. Les plateformes unifiées LMS et Talent sont encore très minoritaires, y compris dans ces grandes entreprises (11,1% seulement) : le décloisonnement des fonctions formation et RH a bien des progrès à faire.

Michel Diaz