Online Educa Berlin : dernier grand salon de l'année 2014
Plus qu'un événement européen… Une manifestation de grande ampleur, salon et conférences sur le Digital Learning, drainant des délégués d'une centaine de pays… Rebecca Stromeyer, Commissaire générale, donne son point de vue sur le marché et les tendances, et pointe quelques nouveautés d'un événement dont e-learning Letter est partenaire.

Online Educa Berlin, en deux mots ?

Rebecca Stromeyer : Online Educa Berlin (OEB) est une conférence annuelle qui se tient à Berlin, en Allemagne. Cette année marque la 20ème édition de la conférence qui se déroulera du 3 au 5 décembre. Plus qu'un événement européen, c'est un événement mondial avec des participants provenant de plus de 90 pays ; en plus d'une forte représentation de l'Europe et de l'Amérique du Nord, les délégués viennent également d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud, pour apporter leurs expériences et  expertise, partager les meilleures pratiques et développer leurs réseaux de contacts professionnels. C'est cette diversité d'approches, et les nombreuses opportunités de réseautage formel et informel, qui font véritablement de l'OEB une manifestation unique unique où les participants reviennent d´année en année.

Une remarque complémentaire sur l'évolution de nos délégués : ces deux dernières années, nous avons constaté bien plus d'inscriptions de la part de la Turquie et du Moyen-Orient, dont les marchés sont en phase de croissance. Sinon la répartition de nos participants entre secteur académique, public et privé reste globalement équilibrée.

Quelles sont les évolutions du marché du Digital Learning ?

Rebecca Stromeyer : La demande s'accroît fortement, sans doute en lien avec la diversité des moyens et des technologies d'apprentissage aujourd'hui offerts aux apprenants, dans des contextes étendus. Les terminaux mobiles, l'accès à Internet sont de plus en plus présents ; ils facilitent un plus large engagement des personnes dans le développement de leurs connaissances et de leurs compétences, quand et où cela les arrange… Pas nécessairement dans une salle de classe ou une salle de conférences ! Cette intégration de la technologie dans la formation, on peut la constater tout aussi bien dans d'autres domaines comme celui de l'enseignement : certaines établissements éducatifs l'utilisent de manière innovante pour appuyer et étendre leurs offres, tandis que d'autres restent prudents devant les investissements à consentir, la complexité de la planification, voire les menaces potentielles que les TIC peuvent faire peser sur la crédibilité et l'enseignement. Ces remarques valent pour toutes les géographies, en Allemagne, en France et ailleurs ! L'offre est elle aussi en croissance continue. L'OEB se focalise sur le marché international, mais dans un monde globalisé, il est également important de d'identifier les nuances locales, et de les prendre en compte. Ce qui me frappe, c'est l'absolue diversité des options et des opinions en matière de Digital Learning, par exemple dans le champ des interactions entre le secteur public et le secteur privé, les différents modèles de licence, la combinaison potentiellement conflictuelle entre le pragmatisme économique et les idéaux d'apprentissage…

La tendance générale est à la fois à la personnalisation et à la massification : autrement dit, la diffusion d'un apprentissage personnalisé de grande qualité à un plus grand nombre de personnes. L'utilisation des données en fait partie intégrante, mais le regroupement et l'analyse des données (en particulier lorsque le secteur privé est impliqué) soulève également des questions juridiques et éthiques qui font actuellement l'objet de débats un peu partout.

Quels sont les nouveautés de l'édition 2014 de OEB ?

Rebecca Stromeyer : Cette année, nous avons opté pour le thème principal "Transformer l'apprentissage". Nous voulons nous concentrer sur la façon dont nous transformons l'apprentissage et, réciproquement, sur la façon dont l'apprentissage nous transforme, alors que tous les domaines de la vie, du travail, de l'éducation sont en train de traverser une phase de transformation radicale. Nous mettons aussi une application de conférence personnalisée à disposition des participants pour le permettre de planifier leurs programmes, de développer des réseaux et de donner leur opinion, mais également de participer aux éléments interactifs de la conférence. Mais si nous soignons les extensions virtuelles de notre événement, je ne pense pas que l'espace en ligne puisse offrir une réelle alternative viable à une exposition physique. Il y manque cette atmosphère particulière fondée sur l'interaction en face à face, les rencontres opportunes et l'exaltant brouhaha général, impossible à recréer en ligne ! C'est aussi le constat de nos exposants, tous présents en ligne mais conscients de l'opportunité inégalable qu'offre l'exhibition OEB de nouer des contacts et de développer des réseaux.