Pas à pas : le Digital Learning à l'Université France Télévisions
Anne Daroux, en charge des partenariats, du développement et du e-learning de l'Université France Télévisions, témoigne de l'intérêt d'une démarche Digital Learning prudentielle : développer pas à pas le e-learning en s'efforçant de convaincre progressivement les collaborateurs grâce à des contenus de qualité délivrés partout et juste à temps.

Quelles sont les missions de l’Université France Télévisions ?

Anne Daroux :  L’Université FTV est le lieu de formation des collaborateurs, c’est également un lieu d’échanges et d’innovation pédagogique. Notre volume d'activité est de l'ordre de 17 000 jours stagiaires réalisés chaque année. Nous venons par exemple de lancer une nouvelle formation sur la thématique du « droit à l’image », une formation qui est la première du genre, et qui répond à un vrai besoin métier. Ceci dit, nous avons déjà réalisé d'autres modules plus généralistes : l'intégration du digital dans nos formations n'est donc pas si récente. L’ambition de l’Université France Télévisions, c'est bien d'introduire les outils numériques dans une pédagogie qu'on peut qualifier d'active : mettre le collaborateur de plus en plus en situation pratique grâce aux "fonctionnalités 2.0".

Le e-learning a-t-il trouvé sa place ?

Anne Daroux : Le e-learning a trois ans d’existence dans notre Université… Il doit cependant encore trouver sa place dans l’offre de formation et enrichir les formations présentielles. C’est la raison pour laquelle des formations en bureautique, en anglais, des modules traitant de la Diversité, de l’entretien annuel, des stéréotypes à l’antenne sont désormais accessibles ou en cours de l’être. Finalement, en parallèle des formations métiers, ces thématiques sont une bonne façon d'acculturer les apprenants au e-learning.

Par ailleurs, nous ne voulons pas figer les modalités de formation aux seuls présentiels et e-learning. Notamment les approches autour des nouvelles modalités pédagogiques vont se développer en 2015 avec l’arrivée d’un outil de "classe virtuelle" pour aller encore plus loin dans l’enrichissement des formations.

A quels enjeux de formation le Digital Learning vous permet-il de répondre ?

Anne Daroux : Un double enjeu, principalement, de territorialité et de rapidité de diffusion pour accompagner les projets stratégiques. Par ailleurs, France Télévisions étant un groupe média, il y a une cohérence à développer ce type d'approche, car beaucoup de contenus proviennent au moins partiellement de notre médiathèque, en particulier quand la thématique est en lien avec des sujets touchant aux médias ou pour des productions propres comme pour le module « Droit à l’image ». Et l’influence de notre cœur de métier réside surtout dans la nécessité d’illustrer au maximum les propos.

Quels sont les principaux outils utilisés ?

Anne Daroux : Les modules elearning et les formations à distance bureautique et anglais sont diffusés via notre plateforme LMS Syfadis (FuturSkill) qui a été intégrée par notre partenaire Micropole Institut. Les contenus e-learning sont jusqu’à présent développés avec des prestataires multiples mais avec une forte et systématique mobilisation des compétences métiers et pédagogiques de nos équipes en interne.

L’Université France Télévisions facture-t-elle tout ou partie de ses prestations ?

Anne Daroux : L’Université est partie intégrante de France Télévisions et travaille essentiellement pour les collaborateurs internes ; les revenus générés sont donc indirects : ils résultent de formations de plus haute qualité, délivrées à moindre coût et rapidement !

Quels enseignements tirez-vous du lancement du Digital Learning à France Télévisions ?

Anne Daroux : Soyons honnêtes… l’arrivée d’une telle modalité n’est pas forcément bien accueillie ! Il faut faire preuve de pédagogie et mettre à disposition des ressources de qualité pour combattre certains a priori. Mais l’obstination et la volonté stratégique commencent à payer, avec des statistiques d’utilisation et des inscriptions en hausse régulière.

Propos recueillis par Michel Diaz