Le Live : clé de voûte du mix formation
Le présentiel… bien vivant ! Le stage traditionnel devient l'une des formes du "Live", avec la classe virtuelle, le tutorat en ligne, le coaching sur site, et bien d'autres modalités dont le séminaire coanimé par Féfaur et Telelangue s'est fait l'écho…

Présentiel contre e-learning, entendu comme autoformation, querelle des anciens et des modernes… Ces derniers arrivés voulant tout renverser des positions acquises ; les anciens en concevant un peu d'inquiétude, sans cacher souvent leur intérêt : le e-learning est une possibilité d'améliorer l'efficacité du stage traditionnel. C'est le paysage d'il y a une quinzaine d'années, brossé par Michel Diaz (Féfaur) et Laurent Hayat (Telelangue). Une situation qui débouche sur un mariage de raison : le blended learning première mouture, soit un enchaînement linéaire de modules e-learning et de regroupement présentiel, chacun dans son rôle : au e-learning de transmettre les connaissances théoriques avant le stage, et d'apporter les compléments post-formation ; au présentiel… la pédagogie, et notamment les échanges particulièrement prisés des apprenants.

Le e-learning évolue tout au long de ces années : moins long, plus interactif - essentiellement par le jeu des questionnaires d'évaluation formative ou sommative -, variant les formats, car utilisés en autoformation un module rapid learning, un serious game ou tout simplement un document en ligne… c'est encore du e-learning ! Le stage aussi : véritable état d'esprit, vent nouveau soufflant sur la formation, l'innovation ne saurait rester à la porte du présentiel, lequel est revisité par ces nouvelles pratiques. L'évolution du blended learning en est un enjeu : les apprenants "achètent", parce qu'il représente un bon compromis entre e-learning et présentiel ; surtout parce que le blended learning 2.0 prend en compte leur désir d'échanges et d'expression : le Web 2.0 est passé par là, qui a vu apparaître l'apprenant 2.0 dans son sillage.

Le Live, un concept qui recouvrirait toutes les formes de l'échange synchrone ? Pas seulement ! Le Live, ce serait finalement tout ce qui s'oppose à ce qui est figé, gravé dans le marbre des modules e-learning voire dans les règles d'un serious game, et dont l'évolution quand ce n'est pas la mutualisation, possibles sur le papier, se révèle toujours délicates. Le Live s'opposerait au studio… Cours en amphi capturé "sur le vif", classe virtuelle ou webinar idem : même joués en différé sont "Live", car enregistré en public, avec tous les aléas, toutes les chances aussi qu'offre cette disposition : la réaction du public est partie intégrante de la formation, un public actif, interactif, accompagné par un formateur devenu tout à la fois conseil dans le choix des ressources à utiliser et animateur de ce qui finirait par ressembler à des plateaux TV !

La formation linguistique constitue un champ privilégié du Live, qui témoigne ici de toute sa puissance comme on l'aura vu dans les études de cas Sopra, Air Liquide ou les Laboratoires Roche présentées par Laurent Hayat : "Dans ces entreprises nous utilisons tout ou partie des multiples formes du Live - cours en salle, cours par téléphone, classes virtuelles, social learning, mentoring, tutorat, coaching en ligne ou au poste de travail… - avec l'objectif bien affirmé de transformer les connaissances en compétences et accompagner et individualiser les apprentissages." Et d'insister sur "une formation instantanée qui suit le stagiaire et non l'inverse !", car le Live, c'est aussi cela : la réponse temps réel aux besoins de formation en situation de travail. Il ne s'agit plus de suivre une formation, ni même de se former, mais d'être en permanence "interconnecté à sa formation".