Le e-learning l’emporte sur le stage… dans les entreprises américaines
C’est une des premières leçons qu’on peut tirer de la livraison 2014 de l’étude menée par CLO Magazine, même s’il semble que cette montée en puissance concerne largement les thématiques transversales…

Publication dédiée aux responsables formation, Chief Learning Officer’s Magazine dispose d’une position privilégiée. Sa toute récente étude donne de précieuses indications sur l’évolution des pratiques et dispositifs de formation sur le marché états-uniens de la formation.

2014 marquera le dépassement du stage traditionnel (classroom), passé de 31,5% à 30,4% des actions de formation de 2013 à 2014, alors que dans le même temps le e-learning passait de 28.7% à 32,6%, une forte progression sur le panel BIB (Business Intelligence Board) du magazine. Ces derniers chiffres consolident le e-learning asynchrone (l’habituelle autoformation à l’aide de modules e-learning et ressources en ligne), passé de 16,6% à 23,2% en un an, et le e-learning synchrone (classes virtuelles, conférences en ligne, etc.) dont la part s’est réduite de 12,1% à 9,4%. C’est un autre enseignement de cette étude : cette tendance forte à l’auto-apprentissage, le distanciel se jouant essentiellement, et toujours plus de façon asynchrone. Il semble que le refus de toute contrainte de planning - qui s’impose à une classe virtuelle ou un webinar - finisse par s’étendre aussi au distanciel ! A moins que les responsables formation se soient lassés des difficultés techniques qui entravent la bonne tenue de ces sessions “live” - force étant de constater que le marché des plateformes de classes virtuelles a effet bien du mal à décoller. Quant à la croissance du e-learning auto administré, il est sans doute dû largement à une maturité grandissante des apprenants, qui s’y habituent d’autant mieux qu’ils utilisent plus massivement le Web à titre personnel, et fréquemment pour se former à leur hobby. Maturité aussi des entreprises, qui n’hésitent pas à retenir cette option du e-learning asynchrone comme de la formation à part entière ; il est vrai que les entreprises américaines n’ont pas ces pudeurs françaises qui disparaissant néanmoins progressivement comme on peut le constater avec les avancées de la réforme de la formation.

Des résultats qu’il faut toutefois interpréter avec une certaine prudence, si l’on en croit les préférences des CLO (responsables formation) en matière de développement des compétences métiers (business) : le stage traditionnel se taillant la part du lion avec 57,3% des citations, contre 15,8% à l’auto apprentissage de type e-learning. Croisés avec ceux qui précédaient, ces chiffres donnent à penser que le e-learning se développe surtout dans les formations transversales (leadership, management, techniques de vente, IT, etc.), en lien avec la pléthore de catalogues de contenus sur étagère aujourd’hui entrés dans les moeurs de la formation ; mais que la formation fait encore un usage important du cours en salle (bien moins toutefois qu’en France) dès lors qu’elle porte sur des sujets stratégiques pour l’entreprise (les métiers, le sur mesure, le business).

Autre point sondé par l’étude : le choix des modalités de formation en fonction du niveau de compétences des salariés, et de leur seniorité. Le stage traditionnel est préféré pour les salariés les moins qualifiés… A l’exclusion des autre modalités, de façon surprenante ! Car le Digital Learning offre la possibilité d’une pédagogie alternative, sorte de seconde chance offerte aux apprenants sortis prématurément de leurs études. Du coup, c’est aux salariés les plus qualifiés et aux juniors (génération Y) qu’il est proposé de se former en e-learning voire directement sur le Smartphone ou la tablette numérique. Car c’est un résultat de l’étude : Mobile Learning - et le Social Learning qui va bien avec - sont attendus en forte progression par les membres du panel.

Michel Diaz