Forco : l’OPCA autrement…
Echanges avec Yves Georgelin, Délégué général du Forco… Un OPCA majeur qui sait concilier les impératifs de branche (secteur du commerce) et créer de la valeur pour les entreprises adhérentes.

“Créer de la valeur pour les entreprises du commerce” : c’est le cahier des charges fixé par le Président du Forco, à Yves Georgelin, son nouveau Délégué général au moment où il prend ses fonctions…il y a 3 ans. Belle anticipation de la dernière réforme de la formation professionnelle dont les décrets d’application entreront en vigueur au début 2015. Car si la réforme vient simplifier tout un fatras de réglementations - la 2483 vient d’être officiellement abandonnée -, c’est pour mieux concentrer la formation sur le maintien et le développement de l’emploi, et finalement sur les réels services que les entreprises en attendent.

Anticipation, donc, du Forco : “Nous n’avons pas attendu pour mieux informer, mieux conseiller nos adhérents, en particulier les TPE et PME, qui constituent le gros bataillon de nos adhérents. Optimisation du 0,9% du plan de formation, bien sûr : comment utiliser au mieux ces ressources au service de l’emploi. Accompagnement aussi de l’alternant, grâce à des pratiques innovantes de tutorat à distance et de ce que nous appelons le “blended learning alternant” : des formations mixtes avec une part importante de e-learning.

Pour autant, Yves Georgelin insiste : “Le Forco n’est pas un organisme de formation ni une place de marché formation !” La vocation de l’OPCA est bien d’aider à l’émergence d’une offre de formation plus souple, plus facile d’accès et de mise en oeuvre par les adhérents, une exigence qui vient doubler celle de les informer, notamment sur des programmes de certification qui ont le vent en poupe. “Le multi-modal, nous y croyons depuis des années : le Forco aide les entreprises du commerce à s’approprier ces nouvelles approches, avec succès puisque le e-learning représente 40% des consommations du portail Forco Fil qui référence 1.500 formations proposées par nos 70 partenaires, parmi lesquels on compte des acteurs clés du distanciel tel que Crossknowledge ou Gofluent. Ce taux ne nous a guère supris, compte tenu des avantages bien connus du e-learning notamment dans les petites entreprises, surtout s’il est convenablement accompagné.” La vocation “structurante” du Forco est ici établie : l’OPCA conduit aussi ses partenaires formation à investir ces nouveaux domaines. Une démarche facilitée par la réforme : la FOAD pourra dorénavant se décliner 100% à distance, sous réserve des habituelles précautions touchant à la preuve de Digital learning.

Pour Yves Georgelin, c’est sur la pertinence et la qualité des services que va se jouer l’avenir des OPCA, et non plus sur la collecte  “Avec la disparition de l’obligation du 0,9% du plan de formation, l’entreprise n’a plus grand intérêt à confier son plan de formation à un OPCA, sauf si celui-ci offre des services qui créent vraiment de la valeur.” La suppression du DIF va dans le même sens d’une nouvelle relation entre le Forco et les moyennes ou grandes entreprises comme Auchan ou Castorama. Nouveaux services, ou plutôt, on le comprend, approfondissement des services que le Forco avait déjà lancés : “C’est en phase avec les nouvelles activités que la réforme nous autorise, des activités qui n’entrent pas en concurrence avec celles des prestataires de formation, et que les adhérents pourront nous payer sous forme d’une contribution volontaire étayée par une échelle de valeur très précise fondée sur l’analyse de nos coûts… Portail de certification, conseil dans le choix des actions de formation, dans la mise en place d’une certification… Ces services, et tous les autres d’une large gamme, seront rémunérés dans la plus grande transparence. Le Forco se veut exemplaire sur cette question.

Une façon d’être “l’OPCA autrement”, pour reprendre la base-line utilisée par le Forco dans sa plaquette.

Propos recueillis par Michel Diaz