Un magasin de serious games en ligne… pour les étudiants
Les serious games sur étagère sont à la mode… Tentative de faire décoller le serious game, trop souvent cantonné le champ du sur-mesure… Encore faut-réunir un public suffisant autour d’un thème attirant… Nathan Académie s’y essaye…
Le public : les étudiants, censés plus réceptifs aux jeux vidéos, et par conséquent à la perspective de se former à l’aide de serious games, que les salariés. Surtout, les étudiants sont libérés des contraintes techniques et organisationnelles qui pèsent dans les entreprises. Le Serious Games Store, qui se présente comme le premier du genre (mais il est tout de même en compétition avec des catalogues de jeux génériques qui existent par ailleurs, ceux de Daesign ou de KTM Advance par exemple) est proposé par Nathan, un des grands de l’édition scolaire et universitaire qui a investi de longue date dans les formats numériques. Les étudiants pourront accéder à l’offre du Store par l’intermédiaire de leur établissement d’enseignement qui joue le rôle à la fois d’un distributeur de cette nouvelle gamme Nathan et d’un intégrateur des services d’accompagnement.

La proposition de Nathan couvre de larges besoins, avec notamment des thématiques « passe-partout » : management, négociation-vente, innovation, juridique, et les services qui permettront à l’établissement de jouer son rôle d’intégrateur : accompagnement au déploiement de la solution dans l’établissement, formation des enseignants, support aux utilisateurs, restitution des bilans d’usage. Les serious games proviennent des deux partenaires de l’éditeur : Daesign, qui continue ainsi de développer son réseau de distributeurs, et Paraschool (créée en 2000, filiale numérique du Groupe Editis), moins avancé, mais qui a décidément investi dans le serious game depuis deux ans. Des serious games déjà éprouvés chez Michelin, Natixis, Renault ou Veolia  : les étudiants pourront suivre les mêmes parcours de formation que les managers, chef de projets ou commerciaux de ces grandes entreprises. On peut y voir un signe de plus de la convergence en cours, même s’il lui reste encore beaucoup de chemin à faire, entre le monde de l’enseignement supérieur et celui de la formation en entreprise… Une réponse du berger à la bergère : le premier marche sur les plates-bandes du second, par exemple avec les MOOC ? Aucune raison que les produits de la formation continue ne tente pas à leur tour de conquérir les établissements d’enseignement !

Le tout logé dans la « Nathan Académie » qui se cherche une vocation universelle : le nombre de ressources disponibles, principalement pour les étudiants, augmentant sans cesse, sur des thématiques généralistes qui peuvent aussi intéresser les entreprises, nul doute que les départements formation finiront par s’intéresser sérieusement aux possibilités d’interfacer leur université d’entreprise à cette académie extérieure. La technologie numérique permet d’abolir bien des frontières…

Michel Diaz