Le CAFEL, une formation de chef de projet e-learning très courue, confère les responsabilités prises par les anciens élèves dans des entreprises de tous secteurs… Un atout par les temps qui courent ; point d’étape avec Anne-Marie Husson, sa responsable pédagogique |
En quoi consiste le CAFEL ?
Anne-Marie Husson : La formation de chef de projet e-learning « CAFEL » pilotée conjointement par Le PREAU-CCI-Paris Ile-de-France et l’université Paris Ouest Nanterre est un cursus de formation-action continue ouvert aux professionnels de la formation, des RH, de l’information ou de la documentation, désireux de développer des compétences de chefs de projet e-learning « tous terrains », sur l’ensemble du processus - depuis l’analyse stratégique du projet jusqu’à l’évaluation d’un dispositif.
En quoi se différencie-t-il des formations concurrentes ?
Anne-Marie Husson : Dès l’origine, le CAFEL s’est positionné comme le partenaire privilégié des entreprises, grandes ou petites, pour former des collaborateurs aguerris dans le pilotage de projet e-learning : c’est son ADN. Aujourd’hui, 12 ans plus tard, cela se confirme de plus en plus : nous voyons arriver dans la formation des personnes en poste de responsabilité e-learning dans les grandes entreprises ou organismes de formation. Elles choisissent le CAFEL comme un temps à part pour se professionnaliser : structurer leurs pratiques, acquérir une méthodologie de conduite de projet sur l’ensemble du processus, élargir leur vision, repenser leur métier, mettre à jour leurs pratiques vis-à-vis de toutes les innovations TIC… La grande force du CAFEL, c’est son approche axée de bout en bout sur l’acquisition de nouvelles compétences et la confrontation avec la réalité du terrain. Chaque apprenant apprend le pilotage de projet e-learning en manageant lui-même son propre projet d’application, un projet « miroir » issu de son contexte professionnel. Les challenges des différents projets apportés sont souvent très importants, en termes d’enjeux stratégiques ou en termes d’innovation. Par exemple, cette année écoulée, nous avons eu des projets portant sur les frontières entre formation formelle et informelle, elearning & RSE, elearning et gestion des talents, gamification de la formation, définition de stratégie globale et conduite du changement…
Quelles sont les conditions d'admission au CAFEL ?
Anne-Marie Husson : La première condition, non écrite sur nos plaquettes, est la motivation car le programme est ambitieux. Sinon, il s’adresse à des professionnels de niveau Bac +3 qui viennent avec un projet d’application. Celui-ci est très important et nous sommes très attentifs au moment du recrutement à la qualité du contexte dans lequel le projet apporté va se dérouler et les compétences qu’il va permettre de développer.
Est-il financièrement accessible ?
Anne-Marie Husson : Au niveau financier, la plupart des modalités courantes de la formation continue (FONGECIF, contrat de professionnalisation, plan de formation et DIF) sont imputables et les tarifs très raisonnables.
Quel en est le rythme ?
Anne-Marie Husson : Cette formation a été conçue exprès pour permettre à un salarié d’apprendre en travaillant au plus près de son contexte professionnel. Elle se tient majoritairement à distance (95%) pour laisser la plus grande souplesse possible aux apprenants dans l’organisation de leurs temps et modalités d’apprentissage. Mais distance ne veut pas dire apprendre seul, bien au contraire ! Le coaching individuel, le parrainage, les classes virtuelles, le travail collaboratif et les réseaux sociaux jouent une part prépondérante dans l’avancement de la formation. Le programme dure 8 mois, le temps nécessaire à l’acquisition des diverses compétences, et réclame une quinzaine d’heures par semaine pour la mise en place du projet d’application. Un environnement de formation propice nécessite donc d’avoir négocié en amont avec son n+1 le projet d’application qui sera retenu et le temps qui peut y être alloué tout au long de la formation pour le réaliser. Bénéfices assurés pour l’apprenant et son n+1 : les évaluations correspondent à des productions directement issues du projet (analyse de besoins, note de faisabilité, maquette technique, modélisation de parcours, story-board de contenus, cahier des charges…). Et à la fin de la formation, un prototype fonctionnel du projet aura été monté. Sur quel titre débouche-t-il ?
Anne-Marie Husson : Le CAFEL est un diplôme universitaire professionnalisant de niveau Master 1, en cours d’homologation au RNCP niveau 2. Il donne accès aux M2 CEID (Contrôle, Exploitation et Intelligence des Données) et l’IPFA (Ingénierie pédagogique en Formation d’Adultes) de l’université Paris-Ouest Nanterre.
Le CAFEL compte d'ores et déjà 170 diplômés qui occupent aujourd’hui des fonctions importantes de chefs de projet e-learning, d’ingénieurs pédagogiques multimédia, de responsables de programmes formation… dans tous les secteurs de la formation professionnelle continue (des PME aux grandes entreprises).
Comment le programme a-t-il évolué ces dernières années ?
Anne-Marie Husson : Le CAFEL qui a commencé en 2002 était au départ un dispositif fermé, installé sur un seul LMS. Avec l’évolution des usages, le CAFEL a évolué selon 3 axes complémentaires : il s’est ouvert en s’installant de façon résolue sur le web à travers l’usage de blogs personnels, d’outils de veille et de réseaux sociaux. Il est devenu agile en instaurant une conversation permanente avec les besoins réels et prévisionnels du marché de la formation continue. Enfin, il est devenu « partenaire » en créant avec les acteurs du marché (employeurs, institutions et prestataires) un système d’échanges de pratiques et de services. Grâce aux projets toujours nouveaux apportés par les apprenants, chaque session du CAFEL devient comme un laboratoire d’innovations sur les thématiques émergentes du e-learning dans lequel les entreprises peuvent participer.
Au fond, la CAFEL a évolué en même temps que les dispositifs de formation et les attentes des apprenants… Et ce n'est pas fini : le secteur de la formation a déjà beaucoup bougé mais sa transformation n’est pas encore arrivée à son terme ! Les services de formation des entreprises devront sans doute évoluer vers moins de prescriptif et de plus en plus d’accompagnement, d’ouvertures de « possibles » et de reconnaissance d’acquis. « L’intrapreneur », le salarié de demain, explore en permanence, il pilote lui-même son développement professionnel, il ne dépend plus seulement d’un système de formation formel pour développer ses compétences. Il utilise tous les moyens de communication et d’apprentissage à sa disposition (RSE, MOOC…) pour évoluer, pour innover, pour proposer… Les futurs dispositifs de formation sont ceux qui vont permettre aux salariés de gagner en autonomie, de réinventer leur métier au fur et à mesure des évolutions de leur secteur. Les frontières entre la communication, la gestion des talents, la production opérationnelle et la formation formelle et informelle seront de plus en plus perméables.
Propos recueillis par Michel Diaz
Prochaine session à partir des 30-31 Janvier 2014 (inscriptions ouvertes)
|
|
|