Responsables formation américains ou français… des préoccupations communes…
212 répondants, principalement des responsables formation d'entreprises moyennes et grandes, dans tous les secteurs d'activité : échantillon plutôt représentatif… au moins des lecteurs de "Chief Learning Officer Magazine's", une publication elle-même représentative du e-learning anglo-saxon… Quelques résultats marquants…
La crise économique a-t-elle influé sur les investissements technologiques dans la fonction formation ? Bonne nouvelle : elles sont 63,8% à avoir poursuivi ou développé leurs efforts… Preuve que la leçon a été comprise par la grande majorité : ces investissements sont rentables à moyen voire court terme, à un moment où le nombre de salariés à former croît si fortement que le cours traditionnel ne peut décidément plus suivre. 17% ont tout de même enregistré plus de 10% de baisse de leur budget d'investissement, 1,9% les stoppant net.

Ces résultats ne permettent toutefois pas de verser dans un optimisme béat : 41,1% des répondants à l'enquête conjointe de Chief Learning Officer Magazine's et du HCM Advisory Group considèrent qu'il faudra se battre pour défendre ces budgets - c'est leur principal défi pour l'année prochaine, avec tout de suite après l'alignement de la formation sur les besoins des différents métiers de l'entreprise (40,7%) et sa contribution au nécessaire accroissement de la productivité et à la réduction des coûts… Une formation toujours plus au service d'objectifs très concrets, opérationnels : cette tendance lourde se fait elle aussi de plus en plus sentir dans les entreprises françaises… Les responsables formation sont aussi conduits à contribuer à la politique de gestion des talents - autre bonne nouvelle : attirer et fidéliser les collaborateurs dont les compétences sont critiques pour l'entreprise (32,5%).

Quelles sont les technologies prioritaires ? La réponse ne souffre aucune ambiguité… Les investissements ont principalement porté sur les plateformes LMS (39,5%) : le débat sur "la mort des LMS" a fait long feu, les entreprises continuant de s'équiper pour des raisons de bon sens - on voit mal quelle autre technologie pourrait assurer le même niveau de suivi des parcours individuels de formation, notamment dans les programmes de certification, ces plateformes ayant au reste suffisamment évolué pour intégrer des rudiments de social ou d'experiential learning. Le présentiel n'a cependant pas dit son dernier mot, car 30,5% des entreprises continuent d'investir dans les technologies permettant aux formateurs d'améliorer la qualité de leurs animation… Montée en puissance des solutions d'évaluation (analytics) et de business intelligence à égalité (26%) avec les outils auteurs… Mesure de l'impact et de l'efficacité de la formation sur la performance au poste de travail, production des contenus en interne - un paysage qui ne saurait étonner, même dans l'Hexagone !

Confirmation de cette hiérarchie des dépenses l'année prochaine ? Grosso modo oui, avec une forte progression des outils d'évaluation (2ème position à 30,5%) et du mobile learning… au détriment des outils de support au cours traditionnel qui passent en 5ème position (23,5%). Un résultat qui a poussé les enquêteurs à en savoir plus sur le mobile learning : 40,8% des répondants achètent des contenus pour tablette et 35,7% pour smartphones… Le stade des premières expérimentations est bel et bien dépassé.

Quant au cloud, il s'est fortement établi dans le paysage, 44,3% des entreprises utilisant ce mode d'acquisition… La même proportion, exactement, que celle figurant dans l'étude Féfaur "L'usage des plateformes de gestion des talents et de la formation dans les entreprises françaises" (novembre 2012) ; sont principalement concernés les plateformes LMS (49,4%).

Michel Diaz