Départements formation : nouveaux défis, nouvelles missions…
C'était le titre de la conférence de clôture du salon e-learning Expo qui vient de fermer ses portes sur un nouveau succès d'audience…Une conférence - exercice de partage, sans doute l'un des moments forts du cycle animé par Féfaur…
Parole longuement donnée, donc, à l'audience ; parole effectivement prise par les professionnels et décideurs formation présents - Accor, Groupama, Orange, Sanofi, Veolia, notamment… -, bien décidés à jouer le jeu…

Première observation : le présentiel devenant une modalité de formation, certes privilégiée, d'un mix formation plus large, le "nouveau formateur" est tenu de s'intéresser aux autres médias qui vont constituer ce "blend"… Il veillera plus particulièrement à la bonne prise en compte des besoins du terrain et des profils d'apprentissage dont il a connaissance souvent approfondie, contrairement parfois aux concepteurs pédagogiques… Il s'assure que les parcours "blended learning" sont suffisammen individualisés… Les membres de la conférence auront noté, au passage, que cette injonction suppose une réelle connaissance des possibilités et des limites des nombreuses modalités pédagogiques disponibles : présentiel, bien sûr, e-learning, e-reading, serious games…

Deux de ces modalités ont fait l'objet d'échanges nourris. Le tutorat, d'abord, qui semble promis à un bel avenir : au poste de travail, sur le site, à distance, synchrone ou asynchrone… Il répond au besoin d'individualisation des apprentissages et favorise l'engagement des apprenants… Les grandes entreprises présentes semblent toutes engagées dans la mise en œuvre de tels dispositifs qui prolongement naturellement le rôle des formateurs. Il en va de même avec les classes virtuelles, plus proches encore de la salle de cours, même si la distance entre formateur et apprenants conduit à des formats écourtés d'une durée rarement supérieure à deux heures.

Cependant on n'affirme pas avec Marshall McLuhan que le message c'est le média ! Les contenus existent aussi… et les formateurs, qu'ils soient ou non experts du contenu, sont amenés à jouer un rôle important dans leur création. Il devra en effet être consulté sur la durée et l'ergonomie de modules qui doivent s'adapter aux attentes et au flux du travail des salariés-apprenants. Les projets auraient tort de se priver d'une irremplaçable connaissance du terrain qui peut permettre au formateur d'anticiper les insuffisances d'une stratégie de contenu ! Ce qui passe, de sa part, d'une vraie compétence en matière de de gestion de projet : savoir ce qui est possible et à quels coûts lors des différentes phases d'une projet de réalisation de contenu ou d'évaluation des connaissances acquises par les apprenants.

Outre ces missions et compétences auxquels il faut ajouter la défense argumentée des nouveaux budgets et la "vente" des nouvelles approches de formation à l'ensemble de l'entreprise, le formateur se voit progressivement en charge d'animer ces communautés d'apprentissage et de pratique - qui constituent un contre-feu aux risques d'éclatement d'une trop grande individualisation de la formation - en s'aidant, quand ils existent, des plateformes collaboratives et du réseau social de son entreprise…

D'aucuns pourraient s'inquiéter d'un descriptif de poste aussi riche… Les participants en sont largement convenus : l'avenir du Département formation passe plus que jamais par un travail d'équipe !

Article initialement paru dans Formaguide sous la signature de Michel Diaz