Une enquête sous l'égide du FFFOD, quelques observations utiles notamment sur la question épineuse des normes d'interopérabilité… |
24 répondants, principalement des centres de formation, des établissements d'enseignement supérieur et des entreprises exerçant leurs activités à plus de 58% en France et se divisant à égalité de part et d'autre d'un effectif de 1.000 personnes… On est donc ici dans le cadre d'une étude "quali", l'échantillon n'étant pas en théorie suffisant pour qu'on puisse tirer des conclusions générales… En théorie, car les observations proposées par cette enquête recoupent maints constats déjà effectués dans les domaines suivants : prise en compte des standards, production et diffusion de contenus e-learning, intégration des plateformes LMS dans le SI, autant de thématiques couvertes par l'étude FFFOD.
Premier enseignement : la norme d'interopérabilité la plus usitée reste Scorm 1.2 (62,5%)… Avant la version 2004 (54,2%) qui a donc peiné à convaincre de ses avantages et très loin devant AICC (moins de 30%) dont le déclin semble inéluctable. Une autre variable était testée : celle de la fréquence d'utilisation des normes - les répondants sont seulement 37,5% (resp. 29,2%) à utiliser "souvent ou très souvent" Scorm 2004 (resp. 1.2)… Un résultat somme toute peu surprenant : le e-learning se passe fort bien, au moins dans un certain nombre de cas, de la mise en œuvre de normes dont la valeur ajoutée mérite d'être soigneusement pesée, la majorité des organisations interrogées suivant néanmoins la complétudes des formations (58,35%), les temps passés (même taux), les scores (54,2%),la réussite (50%)… Surtout, les objectifs ne sont suivis qu'à hauteur de 12,5% - de la difficulté ou de l'intérêt de définir des objectifs de formation outillés par les normes ? Sans doute.
On n'en est pas à parler d'une véritable désaffection - seulement à pointer que les normes s'arrêtent par exemple là où commence l'essentiel (les apprentissages expérientiel et sociaux), ce que ne manque pas de relever l'enquête. Toutefois l'application des standards, quelles qu'ils soient, offre bien des avantages : les répondants y voient un gain de productivité dans la production des contenus e-learning, la possibilité d'individualiser les parcours de formation, l'industrialisation de la formation à distance… Des facteurs d'autant plus importants que la production de contenus sur mesure l'emporte de loin sur l'utilisation de contenus sur étagère… Ce constat de l'enquête FFFOD corrobore les résultats du 1er Baromètre Européen du e-learning (Féfaur-Crossknowledge, hiver 2011).
Autre tendance : l'internalisation progressive de cette production (38,35% des répondants)… La bonne tenue du marché des outils auteurs en est une autre marque. Une bonne nouvelle : cette internalisation témoigne d'une généralisation du e-learning dans les entreprises… C'est au moment où l'on passe aux choses sérieuses qu'on se préoccupe d'autonomie et d'optimisation des coûts de production.
Michel Diaz
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