Touché par la crise, le secteur de la formation tente de réinventer… Demos, un leader européen, compte sur la formation mixte et sa présence à l’international pour se renforcer… Passage en revue avec Emmanuel Courtois, son nouveau Directeur général… |
Vous avez pris la direction générale du Groupe Demos, cet automne, à l'occasion d'un changement de gouvernance de l'entreprise… A quels enjeux correspond ce changement ?
Emmanuel Courtois : Ce changement intervient juste après la restructuration financière de l’entreprise qui nous a permis d’une part de faire entrer le fond Montefiore Investment au capital de Demos avec l’injection de 12 M€ d’euros de fonds propres et d’autre part, de rééchelonner le remboursement de notre dette sur une période plus longue. Il faut ajouter à cela le contrat de développement participatif accordé par Oséo, qui est destiné à financer nos futurs investissements de développement.
Durant l’année 2012, pour faire face à un environnement changeant et un contexte économique tendu, nous avons aussi entamé une réorganisation en profondeur de l’entreprise avec un objectif double : premièrement ajuster nos frais de structure sur tous les marchés où nous opérons dans un objectif de rentabilité durable et deuxièmement réorienter toutes les actions de l’entreprise vers nos clients dont les demandes ont fortement évolué ces dernières années.
Le secteur de la formation est chahuté par la crise, la montée en puissance du e-learning, de nouvelles attentes des entreprises et des salariés… Comment le groupe Demos adapte-t-il son offre pour répondre à ce qui promet d'être une situation durable ?
Emmanuel Courtois : En effet, nous avons constaté depuis 2 ou 3 ans l’émergence de demandes de formations sur mesure adaptées à des problématiques uniques et nécessitant la mise en place de Solutions originales et innovantes. Notre métier évolue et Demos accompagne pleinement ce changement comme l’illustre notre nouvelle baseline «learning is changing».
Bien entendu, la mise en place de Solutions de formation mixte, que nous appelons blended dans notre jargon, se trouve au cœur de cette évolution et nous sommes très bien placés avec une capacité de production que nous maîtrisons totalement, ce qui est le fruit de notre stratégie depuis 10 ans. Ainsi, nous disposons des trois piliers du e-learning que sont la maîtrise des contenus (que ce soit les nôtres où ceux de nos clients que nous savons extraire et digérer), de l’ingénierie pédagogique et de la technologie avec notre plateforme Mind On Site. Demos est un cas unique dans le monde des organismes de formation avec la maîtrise de ces trois piliers du e-learning. Vous allez donc continuer à supporter tous les segments du marché - contenus sur mesure, catalogue sur étagère, plateforme LMS… ?
Emmanuel Courtois : Nous allons bien entendu poursuivre notre politique d’investissement et d’innovation dans les outils e-learning tout en adaptant notre offre aux évolutions du marché. Notre conviction est que l’avenir se trouve dans les solutions mixtes et que le vieux débat opposant les formations présentielles aux formations à distance est dépassé. C’est l’adéquation de la solution de formation proposée aux objectifs stratégiques de l’entreprise qui compte et cela peut faire intervenir, en fonction des cas des contenus sur mesure, des contenus sur étagère. A titre d’exemple, nous sommes en phase de lancement d’une nouvelle offre de 140 formations « e-learning accompagné » qui allient des modules de formation à distance avec un coaching personnalisé. Le groupe Demos est fortement diversifié à l'International, tout en réalisant encore la majorité de son chiffre d'affaires en France… La diversification internationale s'est-elle finalement révélée un bien ?
Emmanuel Courtois : Notre développement international nous confère une puissance de développement futur car il nous permet d’accompagner nos clients dans de nombreux pays. Cette volonté d’être accompagné par un organisme de formation unique capable de déployer des programmes de formation homogènes dans de nombreux pays est aussi une tendance forte et qui me paraît durable. En 2012, le groupe Demos a ainsi accompagné un même client dans 90 pays, et je ne pense pas qu’un seul autre organisme de formation soit capable de le faire. Là encore, les solutions impliquant l’utilisation d’outils technologiques innovants (e-learning), sont tout à fait appropriées car elles permettent de se soustraire à la contrainte géographique via des formations à distance que nous proposons. Que sont les perspectives du marché pour l'année en cours ? Quelle place doit y prendre le groupe Demos ?
Emmanuel Courtois : En synthèse, mon ambition est de faire de Demos l’organisme de formation international qui utilise le mieux les technologies dans son offre de formation multimodale.
Après une année 2012 de restructuration financière et de réorganisation, 2013 devrait être une année de consolidation, même si les perspectives économiques globales restent incertaines.
A ce propos, même si notre parcours boursier depuis deux ans est décevant, nous n’avons aucun projet de nous retirer de la cote. Notre priorité est plutôt de poursuivre le travail en profondeur que nous avons entamé ces derniers mois pour restaurer les performances de Demos et, par voie de conséquence, la valorisation de l’entreprise sur le moyen terme
Propos recueillis par Michel Diaz
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