ILearning Forum… en progrès
Bonne impression de l’organisation générale d’un salon qui, non content de se maintenir, semble avoir progressé dans son édition 2013… Des exposants plutôt satisfaits, des allées parfois un peu désertes mais des conférences bien suivies… Peu d’annonces importantes, le marché souffle un peu…
Affluence raisonnable. ILearning Forum est le premier salon du calendrier 2013 à offrir son rendez-vous institutionnel à la communauté e-learning, offre et demande, ce qui paraît lui assurer, année après année, la fidélité des exposants et des visiteurs.

Autre avantage : sauf à venir avec un projet déjà bien avancé ou à vouloir assister aux conférences, une demi-journée suffit amplement pour faire le tour de l’ensemble des exposants d’un salon qui était doublé cette année de Talent Management, un nouveau salon-village qui doit encore faire ses preuves… même s’il semble qu’on ne puisse plus parler de formation sans se référer à la gestion des talents.

La plupart des exposants présents l’an passé se sont donc retrouvés ces 12 et 13 février à l’Espace Champerret, dans un autre hall, plus grand (et mieux chauffé), pour présenter une offre qui couvre tous les segments du e-learning et de la formation mixte. Quelques-uns des principaux «plateformistes» étaient présents : Cornerstone OnDemand, e-doceo au stand judicieusement placé à l’entrée, Syfadis-Futurskill, Cerpoint Systems qui communiquait à la fois sur son offre LMS et sur K-Tango, sa plateforme de mobile learning. Quelques poids lourds aussi de la formation linguistique à distance, notamment Speexx et Tell Me More, malgré la proximité d’Expo-langues, salon spécialisé dans les langues… Un bon crû pour les acheteurs, alors que le marché bruisse des appels d’offres de formation linguistique internationaux lancés par de grandes entreprises en voie de rationaliser leurs achats dans ce domaine. Toujours dans le champ des contenus et des offres sur étagère, le e-learning bureautique se donnait à voir avec Vodeclic et ENI, deux générations (resp. récente et déjà «classique»), dont les stands se faisaient face… Un raccourci intéressant !

Autre segment bien représenté : les outils auteurs et la réalisation de contenus e-learning sur mesure : e-doceo, Inovae, UnI Learning, Speedernet, ou Strass e-learning… Des stands où l’on a pu remarquer une affluence relativement importante - preuve du dynamisme de ce secteur, qui continue de représenter l’essentiel de la dépense e-learning d’entreprises toutefois en quête d’optimisation des coûts de production… Les outils auteurs ont de beaux jours devant eux ! Le monde du serious game était en revanche peu présent ; essentiellement à travers Itycom, et plus encore Symetrix, bien identifié comme créateur de jeux sérieux, mais qui réalise près de 80% de son chiffre d’affaires dans le e-learning sur mesure et l’accompagnement des apprenants… Un créneau dont la valeur est en train de grimper. Il faut dire que le serious game a ses salons spécialisés, tout au long de l’année - Serious Game Expo, e-virtuoses… - qui viennent consommer une bonne partie de budgets marketing pas si importants…

Dans la catégorie poids lourds, CrossKnowledge et Demos présentaient des offres intégrant leurs multiples compétences : édition de contenus, d’outils, architecture blended learning, réalisation sur mesure… Avec ces questions qui restent d’actualité : est-il possible de servir convenablement le marché dans tous ces domaines  à la fois, alors que les business models de ces activités sont aussi différents… et que les entreprises ne sont pas encore prêtes à se livrer pieds et poings liés à un fournisseur unique ?

Sinon, pas d’annonce marquante. Ce qui peut être interprété diversement. Les optimistes y verront que le marché passe aux affaires sérieuses : le service d’entreprises convaincues de l’intérêt du e-learning (en général) suppose des solutions fiables, éprouvées, qui existent déjà. Les pessimistes rappelleront que le e-learning (en général) reste un marché tiré par l’offre, et que celle-ci doit en permanence innover pour susciter des vocations de la demande !

C’est dans les conférences qu’il fallait chercher ce petit supplément d’âme, ces  perspectives qui dessinent un avenir possible : entreprise étendue, social learning, mobile learning… dans un programme qui faisait par ailleurs la part belle aux retours d’expérience de Volkswagen, France Télévision, ERDF ou Carrefour, pour ne citer qu’eux.

Michel Diaz