Où en sont les classes virtuelles…
Quelques enjeux et problématiques des classes virtuelles avec Dominique Oheix, Président de e-formadis, l’un des acteurs de ce marché encore émergent…
e-formadis, en quelques mots ?

Dominique Oheix :
E-formadis accompagne les entreprises et les centres de formation dans l’organisation et la mise en œuvre de leurs événements à distance en classe virtuelle. Ce sont des prestations sur mesure sur la base d’un cahier des charges que nous aidons nos clients à rédiger. Nous nous assurons de réunir les conditions qui garantissent la réussite de l’événement… Conditions techniques, bien sûr : aide au choix de la plateforme, sécurisation des environnements apprenants et formateur. Ingénierie pédagogique, avec la formation des intervenants à la conception et à l’animation de scénarios adaptés et interactifs… Nous accordons aussi un soin particulier à la promotion de l’évènement : une communication répétitive est nécessaire à la bonne tenue de la classe virtuelle - les participants doivent être à l’heure, l’événement doit s’inscrire de façon fluide dans leur vie professionnelle…  Le planning d’une telle opération est particulièrement important, il faut se garder de toute improvisation : cette préparation représente 70% du temps investi dans le projet.

E-formadis est présent aussi pendant et après l’événement. Notamment nous envoyons à notre client un rapport d’audit complet comprenant les temps de connexions, Quizz, Chat ainsi que l’enregistrement de la session pour une relecture en différé… Mieux qu’un enregistrement en fait, puisque nous pouvons faire de la post-production grâce à notre studio d’enregistrement.

Qui sont vos clients ? Quels sont pour eux les bénéfices de votre solution ?

Dominique Oheix :
Ce sont des industriels comme Fagor-Brandt, Miele, ou BSH, des enseignes de distribution - Wedlom, Procie… - des PME, des centres de formations comme Formacem… Pas d'exclusive car les avantages de la classe virtuelle sont valables pour toutes les entreprises : elle supprime les contraintes et coûts de déplacements et de séjour ; elle rend possible de répondre souplement, au plus vite, à des besoins stratégiques d’information ou de formation, par exemple autour d’un projet d’entreprise, ou du lancement d’un nouveau produit.

Classe virtuelle, conférence voire réunion en ligne sont parfois confondues… Comment définiriez-vous précisément ces modalités ?

Dominique Oheix :
C’est parce que ces pratiques sont  récentes que nous apportons un tel soin au bon accompagnement de nos clients. Nous avons pris l’initiative de lancer un groupe de travail, au sein du FFFOD, sur ces questions, ce qui permettra de recenser les pratiques et  services existant dans le champ des classes virtuelles, avec pour objectif d'éclairer le marché, la demande en particulier, dans ses choix.

Pour répondre plus précisément à votre question, un évènement à distance est l'action de «réunir en temps réel des acteurs sur des sites distants pour différents formes de collaboration». Comme on le voit, l'évènement dépasse donc le seul cadre de la formation : on peut y intégrer aussi les réunions en ligne, le management collaboratif à distance, les conférences en ligne…Ce qui les différencie, c'est le niveau d'interaction proposé, plus important dans le cadre d’une formation. Tout cela s’adapte souplement à la culture de l’entreprise qui décide de l’événement.

La classe virtuelle reste une innovation pédagogique… Quels sont vos conseils pour démarrer ?

Dominique Oheix :
Le constat qu’on peut faire, c’est que l'outil prend encore trop de place, au détriment des aspects pédagogiques et organisationnels. Je rencontre nombre de clients qui échouent pour avoir choisi trop rapidement leur plateforme, et qui ont omis de prévoir un budget de formation des conférenciers, de promotion de leurs évènements ou de support technique !

Ceci dit le marché progresse rapidement, le service le plus utilisé restant la réunion en ligne, un service supporté par plus d’une quarantaine d’outils dont les prix ont considérablement baissé. Les établissements d’enseignement supérieur y ont pris une bonne part. Les grandes entreprises y viennent progressivement : la plupart ont testé le principe des classes virtuelles, mais les dispositifs restent contraints par de réelles difficultés de mise en place. Les organismes de formation aussi, qui cherchent à enrichir leurs offres avec des services de classe virtuelle… Un choix délicat s’offre à eux, entre des outils d’interface allégée, faciles d'installation mais limités dans l'interaction, et des outils intégrant une base de données et permettant des interactions approfondies et continues, une gestion quotidienne des apprenants et du travail pédagogique…

L’avenir est plutôt encourageant… Les classes virtuelles apportent en effet une vraie valeur ajoutée dans un parcours de formation en permettant par exemple la mise en application des savoirs en situation de travail. Elle s’intègre aussi très bien dans les  politiques d’évaluation… Le marché devrait bientôt s'ouvrir vers des sites marchands et réseaux sociaux, pour satisfaire la demande des particuliers en matière de collaboration directe et personnalisée. Cet aspect «créateur de liens» est la principale raison d'être de e-formadis.

Propos recueillis par Michel Diaz