Comment est née l’initiative des Business & Functional Academies chez Allianz Trade, et quels enjeux métiers précis cherchiez-vous à adresser ?
Élodie Hoarau : L’idée des académies est née il y a quelques années en même temps que la mise en place d’un nouvel SWP (Strategic Workforce Planning, ou planification stratégique des effectifs) chez Allianz Trade. Certains de nos métiers étant très spécifiques, il est difficile de trouver sur le marché des formations adaptées. Nous avons donc décidé de miser sur l’expertise interne : des collaborateurs qui forment d’autres collaborateurs. Progressivement, nous avons élargi le concept à des académies transverses, toujours animées par nos experts métiers.
Comment avez-vous structuré la collaboration entre experts métiers, RH et pédagogues pour garantir la pertinence des contenus créés ?
Élodie Hoarau : Nous avons défini un modèle RACI (Responsible, Accountable, Consulted, Informed) pour clarifier les rôles de chacun, tout en gardant une approche agile afin d’itérer régulièrement sur les nouveaux contenus. Les HRBP (Human Resources Business Partners, ou partenaires RH de proximité) jouent le rôle de product owners afin de garantir l’adéquation des parcours avec le SWP. Les équipes Learning assurent le conseil et l’accompagnement pédagogique des experts. Ensuite, chaque académie avance à son rythme, selon l’énergie et l’appétence des communautés.
Quel rôle joue l’intelligence artificielle dans l’accélération de la création, la traduction et le déploiement des contenus de formation ?
Élodie Hoarau : Nous avons déployé il y a deux ans une première fonctionnalité basée sur l’IA pour automatiser la traduction des contenus de formation digitale. Cela nous a permis de mettre beaucoup plus rapidement à disposition des modules multilingues. Depuis cette année, nous avons intégré un nouvel outil qui permet aux experts d’injecter leurs contenus, puis de bénéficier de l’apport de l’IA pour proposer une structuration pédagogique et renforcer l’impact des formations digitales, tout en réduisant la dépendance au learning design. Enfin, nous ajoutons désormais à nos formations de formateurs un module spécifique sur l’animation de sessions en s’appuyant sur les outils d’IA.
Quels résultats concrets avez-vous observés en termes de montée en compétences, de performance et d’engagement des collaborateurs ?
Élodie Hoarau : Nos collaborateurs ont suivi en moyenne plus de 60 heures de formation l’an dernier. Nous comptons également plus de 200 créateurs de contenus actifs dans nos académies. Ces résultats traduisent un investissement fort dans le développement des compétences, mais aussi une dynamique collective où le partage d’expertise devient naturel. À tel point qu’aujourd’hui, ce sont de plus en plus les métiers eux-mêmes qui viennent nous voir pour créer leurs académies — la demande ne vient plus seulement des RH.
Quelles sont les prochaines étapes pour faire évoluer les académies et renforcer leur impact dans la stratégie RH globale d’Allianz Trade ?
Élodie Hoarau : L’an dernier, nous avons mis à jour notre SWP avec des changements structurants. Nous travaillons actuellement à réaligner l’offre de nos Business & Functional Academies en conséquence. Nous nous appuyons désormais sur l’échelle de Dreyfus (modèle de progression des compétences en cinq niveaux, allant du novice à l’expert), en passant de 4 à 5 niveaux de maîtrise des compétences. Les prochains défis : mieux curer les contenus, créer des formations ciblées pour réduire les skills gaps et surtout améliorer l’expérience collaborateur. Notre cap est clair : être plus user oriented, renforcer l’approche skills-based company et renforcé le lien entre SWP, offre de formation et montée en compétences.
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